Hermann Fuster, 32 ans, qui a violemment agrippé la veste du président Nicolas Sarkozy jeudi 30 juin à Brax, dans le Lot-et-Garonne, a été condamné vendredi 1er juillet à 6 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d'Agen, dont il est sorti libre. Le prévenu était jugé pour "violences sur personne dépositaire de l'autorité publique" n'ayant pas entraîné d'incapacité, des faits passibles de 3 ans de prison et de 45 000 euros d'amende.
Selon l'AFP, le procureur de la République, Pascal Prache, réclamait 9 mois de prison dont 6 avec sursis. Une mise à l'épreuve de 3 ans, une obligation de soins en milieu hospitalier et un stage de citoyenneté de deux jours lui ont également été infligés.
L'agresseur du chef de l'État n'a pas souhaité faire de déclaration à l'issue de sa comparution, et est sorti immédiatement du tribunal, s'engouffrant dans une voiture en compagnie de sa mère.
"En vous en prenant au président de la République, c'est un tabou qui a été brisé, celui de l'intégrité physique de celui qui est la clé de voûte des institutions", a lancé Pascal Prache durant son réquisitoire (qui a duré environ vingt minutes), précisant : "La base de la démocratie, c'est le respect et l'absence de violence physique, c'est un enjeu démocratique que vous avez mis en péril."
Avec ce geste, Hermann Fuster, employé municipal au Conservatoire de musique et de danse d'Agen, a déclaré avoir souhaité pousser "un coup de gueule" et non pas "mettre un poing dans la gueule" du président, comme il l'avait écrit par SMS à son ex-épouse juste avant son coup d'éclat. Pour se défendre, il a expliqué que ces SMS devaient être lus avec humour. Dans ce sens, son avocat, Me Laurent Bruneau, a affirmé que son client "fait partie de ceux qui s'indignent", et que son geste signifiait seulement "y'en a marre".
C'était la première fois depuis son accession à l'Élysée que Nicolas Sarkozy (dont l'épouse Carla Bruni attend leur premier enfant) était ainsi pris à parti physiquement.