Le 18 février 2021, nos confrères du Parisien ont révélé que Patrick Poivre d'Arvor (73 ans) était accusé de viols par l'écrivaine Florence Porcel (37 ans). Elle a dénoncé un rapport sexuel non consenti en 2004 dans son bureau. Et elle assure qu'il lui a imposé une fellation en 2009 au siège de la société de production A Prime Group. L'enquête préliminaire a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne à la suite de sa plainte. Pour la première fois, la présumée victime a brisé le silence, ce lundi 21 mars 2021.
C'est Le Parisien que Florence Porcel a choisi pour s'exprimer pour la première fois. L'occasion de confirmer qu'elle a bel et bien été entendue par la police afin de raconter "aux enquêteurs ce qu'[elle a] subi". "C'est une démarche difficile, éprouvante, c'est douloureux de voir mon histoire et ma vie racontées, commentées dans la presse et sur les réseaux sociaux. Mais je reçois d'innombrables soutiens et voir que d'autres femmes prennent la parole et dénoncent des faits semblables à ce que j'ai subi me renforce chaque jour", a-t-elle poursuivi.
Si elle n'a pas porté plainte auparavant, c'est parce qu'elle pensait les faits prescrits. Mais à la suite de la publication de son livre Pandorini (sorti le 6 janvier dernier aux éditions JC Lattès), dans lequel elle s'est inspirée de son histoire avec Patrick Poivre d'Arvor, elle a appris par un avocat que ce n'était pas le cas. Au départ, elle n'a pas osé sauter le pas, pensant qu'elle n'avait aucune chance de l'emporter face à l'ancien présentateur du JT de 20h de TF1. "Il m'a fallu quelques jours pour changer d'avis et comprendre que j'étais prête et que j'en avais besoin. En 2009, j'avais déjà pensé à déposer plainte. J'avais conscience de ce qui s'était passé, j'étais sous le choc ! Mais j'avais 25 ans, j'étais étudiante, et en face, c'était Patrick Poivre d'Arvor... Je pensais qu'on ne me croirait pas et que ça ficherait ma vie en l'air", a confié la femme au Parisien.
Florence Porcel ne le cache pas, la libération de la parole dans les affaires de violences sexuelles l'a aidée à sauter le pas. Et le fait qu'aujourd'hui elle a dix ans de carrière ou qu'elle a suivi une psychothérapie lui a donné la force de déposer sa plainte.
Cette histoire aurait commencé en 2004, après que Florence Porcel a envoyé une lettre à Patrick Poivre d'Arvor. A l'époque, elle avait 21 ans, était étudiante en école de comédie musicale et rêvait d'être publiée. Elle lui aurait donc envoyé des textes car ses livres l'ont bouleversée. Une fois reçus et lus, l'ancien compagnon de Claire Chazal l'aurait appelée à plusieurs reprises très tard le soir. "Je finis par lui répondre. Il me dit que j'écris très bien et, que j'ai, selon lui, beaucoup d'avenir. Très vite, il enchaîne sur des questions intimes. Cela me déstabilise. Il pose des questions de plus en plus dérangeantes, que personne ne m'a jamais posées avant. Aujourd'hui, je suis convaincue que c'était un mode opératoire, mais à l'époque je n'en avais pas conscience. J'ai mis très longtemps à comprendre, je n'avais pas les clés", s'est-elle souvenue.
Malgré tout, Florence Porcel accepte son invitation d'assister le lendemain au JT de TF1. Le 8 novembre 2004, une fois le programme terminé, elle aurait été conduite à son bureau et était très impressionnée face à lui. Peu de temps après avoir fermé la porte de son bureau, il serait venu vers elle pour lui prendre la main et l'embrasser. "J'ai un mouvement de recul, car je panique totalement. Il ne dit rien. Sa seule réaction, c'est de me resserrer contre lui et d'enfoncer sa langue dans ma bouche. A partir de là, je ne maîtrise plus rien, je ne vois pas quoi faire. Je suis dans un état de sidération total. C'est comme si j'étais étrangère à la scène. Je subis. Il n'y a eu aucun signe équivoque de ma part qui a pu laisser penser que je souhaitais cette relation", a-t-elle précisé. A la fin de la rencontre, il lui aurait demandé si elle se rendait compte qu'elle était devenue une femme et lui aurait demandé de garder le secret sur leur rapport sexuel.
Dans le déni, Florence Porcel "préfère [se] dire [qu'elle a] vécu une belle expérience" et qu'elle était amoureuse. Quatre ans plus tard, elle a revu Patrick Poivre d'Arvor et tout deux auraient eu "une relation consentante". Une façon pour elle de "reprendre la maîtrise des choses". Mais en 2009, elle avait conscience qu'il s'agissait d'un viol. "Il m'a empêchée de me dégager du coin où il m'a bloquée malgré mes demandes répétées, je le lui ai dit non à plusieurs reprises, il n'y a jamais eu aucun doute que c'était un viol", a-t-elle précisé.
Il lui a fallu attendre jusqu'en 2018 grâce à une psychothérapie et à l'écriture de son livre Pandorini pour comprendre qu'elle avait également été agressée sexuellement en 2004. "J'ai tout à perdre. Mais j'ai besoin que Patrick Poivre d'Arvor réponde de ses actes devant la justice. C'est une manière de clore cette histoire avec laquelle je vis depuis 2004 et qui m'empêche d'avoir une vie sentimentale, amoureuse, sexuelle", a déclaré Florence Porcel qui n'a pas été surprise que PPDA nie tout en bloc.
Désormais l'auteure ne souhaite qu'une chose, que l'enquête en cours "établisse la vérité" et que son présumé agresseur "soit jugé pour ses actes".
Patrick Poivre d'Arvor reste présumé innocent des faits reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.