L'acteur Philippe Nahon est mort à 81 ans. Il a succombé "à une longue maladie, aggravée par une infection au Covid-19", a indiqué son épouse à l'AFP. L'acteur était devenu une légende dans le cinéma français. Après un premier rôle à l'écran en 1961 dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville, l'acteur enchaîne les films et se fait repérer par les plus grands producteurs du 7ème art.
Personnage de caractère et charismatique, il joue dans Les Anges gardiens (en 1995) ou encore dans Les Couloirs du temps, les visiteurs 2 (en 1997). Au début des années 90, il apparaît également dans plusieurs films sombres comme La Haine, Les Rivières Pourpres, Un héros très discret ou Le Pacte des Loups et se rapproche ainsi de grands réalisateurs comme Gaspar Noé, Mathieu Kassovitz, Christophe Gans ou Jacques Audiard. Homme attachant, touchant et sensible, il joue dans Michou d'Auber en 2005 et Une histoire d'amour en 2010.
Après plusieurs rôles au théâtre, il apparaît sur le petit écran dans plusieurs séries cultes du petit écran comme Navarro, Maigret (1984-1987), Kaamelott (2004), Mafiosa (2011), Alice Nevers, le juge est une femme (2016).
Acteur multi-genres, il a prêté sa voix pour l'adaptation du dessin animé Chasseurs de dragons en 2008. À l'aise dans tous les styles, il participe à deux films d'horreur en 2010, Humains et Lady Blood. La même année, il se fait remarquer dans le film Adèle Blanc-Sec de Luc Besson ou encore dans le film Enter the Void (de Gaspar Noé) mais aussi dans La Meute de Franck Richard. Sa dernière apparition au cinéma était dans le film Maman est morte du réalisateur Christophe Le Masne, en 2017.
Désemparé, Gaspar Noé se souvient : "Tout en étant extrêmement droit, il pouvait jouer des rôles tordus et compliqués et les rendre attachants". Une complicité telle que selon lui, "travailler avec lui c'était comme partir en vacances avec un ami". De son côté, Mathieu Kassovitz a salué "le comédien des amoureux du cinéma et un acteur hors pair". Albert Dupontel salue "un acteur rare, d'une sensibilité et d'une sincérité hors du commun (...) parti dans l'infini, sa vraie dimension". "Il est devenu l'acteur d'une génération et je suis heureux d'avoir croisé sa route", a confié quant à lui le réalisateur belge Fabrice Du Welz, qui l'avait dirigé dans Calvaire (2004). "Bon sang que c'est triste", a simplement tweeté Alexandre Astier.