Le chanteur marocain Saad Lamjarred, jugé la semaine dernière devant les assises de Paris pour viol aggravé, a fait appel de sa condamnation à six ans de prison, a-t-on appris ce mardi 28 février par le biais de l'AFP, qui s'est renseignée auprès des avocats de l'artiste et de source judiciaire.
Il avait été reconnu coupable d'avoir violé et frappé une jeune femme dans une chambre d'hôtel dans la capitale en octobre 2016. "Après sept heures de délibéré, la cour s'est dite 'convaincue' du viol, 'décrit de manière constante et précise' par la partie civile Laura P. depuis sa plainte. Un mandat de dépôt a été décerné, Saad Lamjarred va donc être détenu immédiatement", avait rapporté l'AFP.
Laura P. avait relaté à la cour comment Saad Lamjarred, rencontré en boîte de nuit en octobre 2016, l'avait violée et frappée dans sa chambre d'hôtel. La cour ayant décerné un mandat de dépôt, Saad Lamjarred, qui comparaissait libre, a été incarcéré. "Le mandat de dépôt décerné à son endroit n'était pas d'avantage justifié puisqu'il a toujours respecté son contrôle judiciaire", avaient réagi les avocats du chanteur de 37 ans, célèbre dans tout le monde arabe.
Au Maroc, sa condamnation a profondément divisé les internautes sur les réseaux sociaux. Ses fans et amis soutiennent que le chanteur est "innocent" et que Laura P. "l'a cherché". D'autres plaident pour lui pardonner tandis que certains, complotistes, accusent "la France raciste", sur fond de crise diplomatique entre Paris et Rabat. "Je n'ai pas encore compris et ne comprendrai pas cette décision injuste contre mon frère et ami Saad", avait écrit sur son compte Instagram un animateur marocain très suivi, Rachid El Idrissi.
En réponse, des militantes féministes ont fustigé une "normalisation des violences faites aux femmes". Un internaute a même suggéré de criminaliser "l'apologie du viol" comme c'est le cas pour "l'apologie du terrorisme". Saad Lamjarred, qui sera donc rejugé devant une cour d'assises, a également été renvoyé devant la cour d'assises du Var (sud) pour des accusations de viol très similaires, à Saint-Tropez en 2018.