Il y a eu l'image, puis le son. Et l'émotion. Au premier passage de Vanessa Paradis sur la scène du Zénith de Paris vendredi 14 février 2014, c'est l'allure de l'héroïne française, changée mais immuablement délicate à 41 ans, qui saisissait. A son deuxième passage, pour recueillir la septième Victoire de la Musique de sa carrière, ses mots ont pris le relais.
En cette Saint Valentin 2014, la petite fiancée des Français, célibataire mais pas orpheline d'admirateurs, a continué à vivre son histoire d'amour avec le public en devenant la chanteuse la plus titrée des Victoires en tant qu'Artiste interprète féminine de l'année. 24 ans après sa première consécration, blottie dans les bras de Serge Gainsbourg, lors de la grand-messe des récompenses musicales française, et cinq ans après un doublé à la cérémonie 2008, un troisième couronnement.
La reine était toutefois bien intimidée, lors des ces 29e Victoires de la Musique, épaulée par son loyal et taiseux chevalier servant, Benjamin Biolay. Quelques jours après la révélation du clip de Mi Amor, chanson signée Adrien Gallo (BB Brunes) extraites de son album Love Songs dont Biolay signe huit titres, Vanessa Paradis osait pourtant dévoiler en circonstances officielles - outre sa silhouette, dans une robe très décolletée dans le dos et fendue - sa nouvelle coupe de cheveux : une coupe courte, permanentée, aux boucles virulentes qui se gardent bien d'empêcher ce regard clair d'atteindre sa cible.
Impressionnante physiquement, évanescente verbalement : face à Virginie Guilhaume, maîtresse de cérémonie pour la seconde année d'affilée, habillée en Zuhair Murad, l'élocution de Vanessa Paradis est hésitante. Tout juste confiera-t-elle doucement combien "c'était incroyable de recevoir toutes ces chansons aussi belles les unes que les autres", celles de l'orfèvre Benjamin Biolay pour Love Songs. Lequel s'installe au piano pour l'accompagner dans sa performance live : quoi d'autre que la tendre Chanson des vieux cons pour ce "vieux couple" réuni sur scène ?
Plus tard dans la soirée, Vanessa Paradis reviendra pour glaner, aux dépens de Zaz et de Lilly Wood and the Prick, la Victoire de l'Artiste interprète féminine de l'année, un prix qu'avait décroché en 2013, Lou Doillon. Sa septième Victoire. Cette fois, ses mots se feront plus vivants, ses yeux encore plus pétillants : "Je vous remercie beaucoup. Ca me fait très plaisir. Chanter est une des choses que je préfère faire au monde. Je voudrais remercier le public qui me suit depuis toujours, et ceux que j'ai retrouvés plus récemment. Je voudrais remercier aussi mes parents et ma soeur pour leur soutien inconditionnel, et partager cette victoire avec le si talentueux Benjamin Biolay. Et je dédie cette Victoire à mes enfants."