Il n'y a donc pas que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, et sa marinière pour relancer la production française. La jeune et sexy créatrice Zahia Dehar, très applaudie lors de son défilé couture printemps-été 2013 au Palais de Tokyo à Paris, le 23 janvier, se lance à son tour dans le made in France.
Zahia Dehar, créatrice au passé sulfureux, va faire fabriquer une partie de sa future collection en France, dans un atelier fondé par d'anciens employés de chez Lejaby près de Lyon, a révélé à l'AFP l'un représentant de sa jeune société. "Zahia et les investisseurs qui se sont associés à elle [le fonds hongkongais First Mark Investments, NDLR] ont fait la demande express de produire en France pour puiser dans le savoir-faire corsetier patrimonial", a expliqué Tugdual Denis, directeur des opérations et des ventes de Zahia Lingerie, mais surtout ancien directeur export du fabricant de lingerie Lejaby qui avait été liquidé, avec fracas, fin 2011. Symbole du savoir-faire français, c'est la société des Atelières qui a remporté le contrat.
Tugdual Denis a souhaité collaborer avec les Atelières, une société coopérative d'intérêt collectif basée à Villeurbanne et qui emploie depuis début janvier 26 personnes dont six ex-couturières de Lejaby. D'autres fameuses petites mains de cette maison de couture ont fait parler d'elles le 17 janvier, lors du défilé Maison Lejaby Couture appelé Renaissance, avec l'aide des danseuses du Lido. Pour ce partenariat avec Zahia Lingerie, les Atelières réaliseront de 30 à 40% de la production, le reste étant fabriqué au Maghreb. Ce sont les pièces haut de gamme en édition limitée qui seront produites à Villeurbanne, elles seront "très complexes à réaliser" selon Muriel Pernin, la fondatrice et présidente de l'atelier. Celle-ci se félicite toutefois de "ce nouveau partenariat important, exactement dans le créneau où l'on veut aller".
Zahia Dehar, qui occupe les fonctions de styliste, avec l'aide d'une douzaine de personnes, a prévu de lancer pour l'automne-hiver 2013 une collection commercialisée à l'international. Ce sera une grande première pour elle. La parure composée d'un soutien-gorge et d'une culotte doit s'écouler entre 200 et 250 euros, mais pour les ensembles made in France, le prix atteindra de 500 à 600 euros.
Thomas Montet