C'est une semaine spéciale dans Ca commence aujourd'hui (France 2). Du lundi au vendredi, Faustine Bollaert recevra des personnalités venues raconter une histoire personnelle bouleversante. Ce lundi 25 mars 2024, elle a notamment reçu Adeline Toniutti pour le thème "Violences conjugales : elles trouvent le courage de parler enfin". Un témoignage bouleversant.
En début d'émission, Faustine Bollaert a révélé que ses trois invitées du jour, à savoir Judith Chemla, Babette de Rozières et Adeline Toniutti, avaient hésité à venir témoigner sur le plateau. Les deux premières ont même failli annuler leur participation au dernier moment. Mais elles étaient bel et bien là afin d'aider les autres femmes qui sont victimes de violence. Et c'est la professeure de chant de la Star Academy qui a pris la parole la première afin de dénoncer ce qu'elle a vécu.
Une fois son magnéto de présentation terminé, elle a expliqué qu'avant de recevoir son premier coup, on l'a rabaissée perpétuellement. Et quand elle a fait savoir à l'homme en question que ces violences verbales n'étaient pas normales, il lui a expliqué qu'il allait mal et qu'elle devait prendre soin de lui. Adeline Toniutti a donc ressenti de la pitié. Mais très vite, la "première gifle arrive", "parce que la bougie est mal placée". D'autres coups suivent pour des raisons similaires. "Ou alors il est fâché, il vous prend il vous jette par terre. Je sais que cette situation n'est pas normale et que je veux partir, mais il double la mise. Au lieu de vous jeter par terre, il va vous jeter par les escaliers. Et vous allez mettre trois jours, une semaine, quinze jours avant de récupérer. (...) Une fois qu'on a retrouvé son énergie on essaie de partir et là, il vous frappe encore plus fort. Et le jour où vous essayez de vous suicider ça le fait rire. Il est content, parce qu'il vous domine complètement", a-t-elle expliqué.
Son compagnon de l'époque a aussi menacé de tuer sa famille si elle partait ou s'est mis en position de victime. La candidate de Danse avec les stars 2024 est donc restée. Une situation qui a duré environ un an. Elle faisait tout pour cacher ses blessures avec des cols roulés ou encore ses cheveux. Et elle continuait à sourire, même si tout allait mal. "En société, cette personne était tellement charmante, que personne ne m'aurait cru", a-t-elle précisé. Pourtant la réalité est bien différente. Adeline Tonitti ne pouvait pas faire de "démarches extérieures" comme chercher du travail sans que cela n'ait de terribles conséquences. "Je me fais tellement frapper, que je ne peux pas me relever. Je suis dans la cave, je suis cassée de partout, je m'urine dessus. (...) Quand j'ai essayé de partir une fois, il m'a pourchassée en voiture, il m'en a sortie et m'a explosé la tête sur la voiture. (...) J'ai eu peur pour ma vie et j'ai même vu que la seule issue, c'était de me suicider. (...) Plusieurs fois, j'ai essayé de mourir", a-t-elle poursuivi.
La partenaire d'Adrien Caby dans DALS a ensuite évoqué un "étranglement dans une baignoire", alors qu'elle n'avait plus de voix. Des souvenirs qui l'ont fait pleurer. Malgré sa douleur, elle a tenu à témoigner afin que toutes les femmes entendent son message. "C'est très dur pour moi de dire à quel point j'ai été humiliée, rabaissée, mais aujourd'hui, je profite de cette notoriété que j'aie pour dire aux femmes : partez", a-t-elle souligné.
Si elle s'en est sortie, c'est grâce à l'une de ses amies qui a fini par comprendre ce qu'il se passait. "Elle m'a dit : tu sais quoi, il y a pire que de mourir dans la vie Adeline. Elle me dit : 'Un jour, il va te pousser dans les escaliers, il va te briser la colonne vertébrale en deux et tu vas finir sur un fauteuil roulant. (...) Tu n'as même plus de voix, tu ne pourras pas crier. Et ce mec là ce sera ton aide-soignante. C'est ça que tu veux ?' Quand elle m'a dit ça, ma colonne vertébrale s'est hérissée et j'ai eu peur que ma vie soit encore pire que le calvaire que j'étais en train de vivre", s'est-elle souvenue. Cela a provoqué un déclic en elle. Avec le soutien de sa copine, elle a appelé le numéro d'urgence destiné aux femmes battues (le 3919). Cela lui a permis de sortir des griffes de son bourreau. Malgré tout, la peur est restée très longtemps ancrée en elle. "Même aujourd'hui, j'ai peur de lui", a-t-elle avoué. Et de révéler qu'elle avait porté plainte, mais que l'affaire a été "classée apparemment sans suite".
Depuis, elle continue à tenter de se reconstruire après avoir été "brisée en deux". Même si le chemin est long, Adeline Toniutti est aujourd'hui plus forte.