Ses 78 ans fêtés au mois de juillet, Olivier de Kersauson a failli ne jamais les célébrer. Le célèbre navigateur revient de loin. En 2018, il a appris être atteint d'un cancer, une annonce qui, si elle fait peur, ne l'a pas effrayé beaucoup pour la simple et bonne raison qu'à son âge, il avait déjà passé les meilleures années de sa vie : "J'étais vieux, j'avais fait tout ce qui était intéressant à faire, ce n'était pas un drame si je disparaissais" confiait-il sur le plateau de l'émission de Laurent Ruquier sur Paris Première en novembre dernier. C'est à l'occasion de la sortie de son livre Veritas Tantam aux éditions du Cherche Midi qu'il s'était livré à coeur ouvert sur la maladie.
Brut de décoffrage et les épaules solides, Olivier de Kersauson a entamé son combat, pas vraiment pour lui mais pour les autres. Pour guérir, il devait suivre un traitement bien particulier nécessitant des déplacements dans des établissements spécialisés, lieux dont il ne garde pas de bons souvenirs : "J'ai vu les gens souffrir et j'ai trouvé ça très dur, très émouvant. Les pavillons de cancéreux, c'est vachement dur. T'as affaire à des gens qui n'ont pas de défenses, qui sont vulnérables." L'image qu'il n'oubliera jamais ? "Tu vois des femmes jeunes avec des enfants, c'est l'horreur. Il y a des gosses de 5 et 6 ans derrière, elle lutte contre un truc de merde, c'est touchant."
Contrairement à d'autres, Olivier de Kersauson a eu la chance de s'en sortir grâce à des médecins compétents, des traitements efficaces et un état d'esprit particulier. Comme il le racontait si bien à Paris Match en novembre dernier, il n'a pas mené de guerre : "Mais je n'ai pas pris ça pour un combat. Je l'ai pris comme une chance d'être soigné. Tout t'échappe, tu ne dépends plus de toi. Tu es ignorant. C'est le savoir des autres qui va te tirer de là, mais tu n'y as pas accès."
Le cancer n'est pas la seule épreuve que la vie a mise en travers du chemin d'Olivier de Kersauson. Ce dernier a également perdu la mère de son fils Arthur, Caroline Piloquet-Verne, brutalement. Un drame à l'issue duquel il s'est exilé dans le paradis de la Polynésie. Endroit même où il a fait la rencontre de Sandra, devenue sa femme en 2013 : "J'ai trouvé la bonne personne au bon moment, ça humanise." Sans doute lui a-t-elle donné la force d'affronter la maladie.