Pour Paul Belmondo, le 1er mai n'est pas la fête du travail, de la lutte pour les acquis sociaux ou encore celle du muguet et des fleurs de printemps. Non, cette date possède une couleur particulière et douloureuse puisqu'elle le ramène à une journée particulièrement éprouvante : celle du 1er mai 1994. C'était il y a trente ans mais il n'a pas oublié que c'est ce jour qu'Ayrton Senna est mort à l'âge de 34 ans. Lors de la troisième course de la saison 1994, le Grand Prix de Saint-Marin disputé sur le circuit d'Imola, alors qu'il est en tête de la course, au septième tour, le Brésilien est victime d'un accident mortel dans la courbe de Tamburello, un accident auquel des millions de téléspectateurs assistent en direct et qui provoque une émotion internationale.
Cependant, le mari de Luana Belmondo et père de trois enfants n'était pas un simple spectateur : lui-même pilote automobile à succès, le grand ami d'Anthony Delon n'était pas présent ce jour puisqu'il était forfait volontaire, mais avait suivi de près la compétition menée par Ayrton Senna, de trois ans son aîné. Sur Instagram, le fils de Jean-Paul Belmondo écrit : "Je n'oublierai jamais ce week-end du grand prix d'Imola dont je me rappelle chaque instant ce maudit week-end auquel j'ai participé il y a 30 ans restera mon pire souvenir de F1 ! pour moi le premier Mai n'est pas la fête du muguet mais la mort de Ayrton Senna."
Sa mère Elodie Constant a d'ailleurs commenté la publication de son fils, avec un souvenir ému : "Une journée ou j'avais tellement peur ont parlait d'un terrible accident et encore cette journée est bien triste."
L'an dernier, l'émotion était également présente pour Paul Belmondo qui avait rendu hommage au pilote Senna ainsi qu'à Roland Ratzenberger, décédé la veille.
L'émotion est toujours vive pour Ayrton Senna, trois décennies plus tard. S'il est toujours adulé, il a aussi contribué a renforcer la sécurité en Formule 1. Les améliorations ainsi apportées font qu'un seul pilote a depuis trouvé la mort des suites d'un accident en F1, le Français Jules Bianchi, en 2014.
Une longue enquête a permis d'établir que l'accident d'Ayrton Senna a été provoqué par la rupture de la colonne de direction de sa Williams et qu'une roue est venue heurter son casque, alors qu'un bras de suspension a perforé l'habitacle lorsque la monoplace s'est fracassée contre un mur en béton, dans le virage de Tamburello.
Avec trois titres de champion du monde (1988, 1990 et 1991), 41 victoires et 65 pole positions en 161 Grands Prix, Senna a bâti l'un des plus beaux palmarès de la F1, avec Lewis Hamilton, Juan-Manuel Fangio, Michael Schumacher, Max Verstappen, Sebastian Vettel et Alain Prost.
Prost reste indissociablement lié au destin de Senna. Non seulement, les deux hommes ont été coéquipiers mais leur rivalité reste la plus farouche ayant existé en F1. Le Français a mis fin à sa carrière à la fin de la saison 1993 sur un dernier titre de champion du monde, quelques mois avant la disparition de Senna. "Je ne garde aucun mauvais souvenir de lui", assurait-il en 2018 au site Motorsport.com.
Si Senna a laissé un souvenir impérissable en tant que pilote, il se préoccupait également de la pauvreté dans son pays. Aujourd'hui, la fondation "Instituto Ayrton Senna", dirigée par sa soeur Viviane et sa nièce Bianca, s'occupe des enfants démunis, qu'Ayrton Senna, qui ne s'est lui-même jamais marié et n'a pas eu d'enfants, voulait aider.