Si la major EMI avait fait un premier pas en arrière en refusant une offre de rachat conséquente (34 millions d'euros) concernant les studios d'Abbey Road, le gouvernement britannique n'est pas resté insensible à la menace pesant sur ce lieu mythique, et est intervenu pour garantir sa préservation.
Le ministère de la Culture britannique vient en effet d'annoncer le classement des studios à jamais attachés aux Beatles et au onzième et ultime album des Fab Four dont ils tirent leur nom (auparavant, ils étaient simplement les studios EMI, sis Abbey road !), que la maison EMI avait envisagé de céder pour éponger la dette du fonds d'investissement Terra Firma - contractée pour l'acquisition d'EMI.
Les coulisses de cette histoire de gros sous, assez troubles (les créanciers de Terra Firma se seraient montrés peu accomodants dans l'optique de favoriser un rachat par la Warner), sont désormais closes. L'immeuble du 3, Abbey Road, acquis par EMI en 1929 qui y aménagea trois studios innovants ouverts en 1931, a été classé au regard de l'intérêt historique du lieu plutôt que de sa particularité (très relative) architecturale.
Abbey Road fait effectivement partie, outre de l'histoire de la musique (avec l'essentiel de la production des Beatles de 1962 à 1969, mais aussi le Dark Side of the Moon et tant d'autres classiques...), de l'Histoire : durant la Seconde Guerre mondiale, c'est là que furent enregistrés des discours de propagande du gouvernement.
Le classement oblige les propriétaires du bâtiment à obtenir une permission pour toute modification, mais ne s'ingère pas quant à son usage. Les studios d'Abbey Road demeureront des studios d'enregistrement, EMI ayant décidé de relancer leur activité. De quoi transformer le concert de protestations en concert... tout court. Et pendant ce temps-là, John, Ringo, Paul et George continuent à traverser les siècles en même temps que le passage pour piétons.