Réactualisation du 22 fevrier 18h50 : Est ce en raison de très vives réactions que la maison de disques EMI a fait marche arrière ? En reconnaissant qu'elle avait pourtant reçu une offre de 34 millions d'euros pour les studios mythiques d'Abbey Road, mais qu'elle avait été rejetée, la maison de disques vient de déclarer "Nous croyons qu'Abbey Road doit rester aux mains d'EMI". Ce projet de vente avait déclenché un concert de protestations ! EMI va même injecter de nouveaux capitaux pour relancer le studio. Bonne nouvelle !
Abbey Road ou comment une histoire de gros sous vient troubler la quiétude des légendes... Les mythiques studios d'enregistrement londoniens, immanquablement associés aux Beatles et au onzième et ultime album des Fab Four dont il tire leur nom (auparavant, ils étaient simplement les studios EMI, sis Abbey road !), sont en vente.
Le label EMI, propriétaire des lieux depuis 1929 et qui y avait ouvert trois studios d'enregistrement novateur après deux ans de travaux, en 1931, a en effet mis en vente l'alcôve musicale la plus mythique au monde pour tenter d'éponger la dette du fonds Terra Firma (Terra Firma Capital Ltd), contractée afin de finaliser l'acquisition de la maison de disques. Terra Firma a besoin de 120 millions de livres (environ 140 millions d'euros) avant juin sous peine de ne pouvoir honorer ses créances auprès de la banque Citigroupe, soupçonnée de se montrer peu conciliante afin de pousser à la vente d'EMI au groupe Warner, sérieusement intéressé par son acquisition... Le lieu en lui-même vaudrait plusieurs dizaines de millions de livres, mais l'incertitude plane encore quant au fait de savoir si la vente ne concerne que les murs, ou si elle englobe également la marque Abbey Road (dont on estime qu'elle pèse bien plus).
Si les studios EMI devaient à l'origine abriter des enrgistrements de pièces classiques (ce qu'ils continuent à faire occasionnellement : Vladimir Cosma y enregistrait par exemple en 2007 l'opéra Fanny et Marius qu'il donna avec Roberto Alagna et sa femme Angela Gheorghiu), ils finirent par attirer le rock et sa légende en devenir lorsque Cliff Richard et The Drifters (plus tard Cliff Richard and the Shadows) vinrent en 1958 y enregistrer le standard Move it.
De 1962 à 1969, les Beatles y enregistrèrent l'essentiel de leur production, dont l'ultime album baptisé du nom de la rue et assorti d'une pochette issue d'une photographie de Ian Macmillan, qui fit d'un certain passage pour piétons l'un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés. Au fil des décennies, les stars se sont succédé dans cet antre magique : de Pink Floyd à Oasis, d'Elliott Smith à Radiohead, de David Gilmour à James Blunt, etc. Certains y ont même joué en live, à l'instar de Kanye West ou Jamiroquai.
Et un petit concert caritatif, alors ?