L'envie
Alexandra Lamy : Pour moi, une comédie doit me faire rire sur le papier. Et celle-là, sur le papier, était déjà drôle. En plus, Mélissa a réussi à le filmer et à tout faire. J'avais dit que les comédies romantiques, j'en avais un petit peu marre, mais là j'ai surtout trouvé une comédie qui m'a fait rire, et ça le fait autant chez les filles que les garçons. Ça a un côté girly mais les hommes sont très drôles. Les hommes sont aussi importants que les femmes, chacun se cherche.
Leurs personnages, Julie, Louise et Rose
Alexandra Lamy : Je n'ai pas forcément de points communs avec elle, je m'inspire de personnes et j'en fais un mix, sans les singer. Forcément, je suis une fille, on a toutes eu des moments où on a été quittées, où on a pleuré, on est allées chercher du bonheur ailleurs, en allant faire du yoga, du sport, ou en allant chez le psy, en achetant des bouquins... [soit on achète du chocolat, intervient Mélanie Doutey] Mais en même temps, je ne peux pas me comparer à elle, puisque j'ai déjà un enfant, j'ai déjà été mariée. Donc forcément, je ne me sens pas proche d'elle en ces termes-là. Mais je m'inspire des gens autour de moi, de copines, et après j'en fais un personnage.
Mélanie Doutey : Je ne sais pas très bien ce que j'ai en commun avec Louise, si ce n'est les cheveux et la taille de pied [rires]. Non, ce que j'ai en commun avec Louise, c'est un sens de l'amitié profond. A partir du moment où j'aime quelqu'un en amitié, c'est de l'or. Je trouve d'ailleurs que c'est une très belle valeur que défend le film.
Julie Ferrier : C'est une super belle réponse ça ! Moi, c'est un peu comme Alex, on va choper un peu partout. C'est 50/50, je me dis que je suis l'instrument et puis le fictif rentre dans ma vie. Rose est loin de moi dans ses idéaux, j'ai eu un éveil spirituel il y a une dizaine d'années, et sans rentrer dans un truc barré ou prétentieux, je pense que je ne serais pas la même si j'avais pas eu cet éveil spirituel. C'est quelque chose qui m'a fait un grand bien. Ce n'est pas venu après une dépression comme le personnage de Julie, pour me réfugier ou me sortir d'une dépression, c'est grâce à l'amour. C'est quelque chose de très pur, de très beau, et c'est resté. Oui, j'ai lu beaucoup de bouquins qui en parlent et je pense qu'en occident on manque de cela. Pour répondre à votre question, je ne suis pas du tout comme Rose, je ne suis pas du tout opposée à un éveil spirituel au contraire. Sinon, j'ai en commun avec Rose le côté énergie, et punk. Qui va se réveiller chez elle d'une certaine manière. Etre punk, on ne le choisit pas, on l'est. On naît comme ça. C'est terrible.
MD : Non ce n'est pas terrible, tu n'es pas en train de faire des doigts à tout le monde ! Tu es libre.
JF : Oui, libre. Mais un peu trop. Ça vient aussi de mon éducation. Alors merci maman, mais en même temps... Où t'étais papa ?
MD : Papaoutai... [elle chantonne le titre de Stromae].
L'alchimie entre actrices
Julie Ferrier : Ah bah c'est un métier. En dehors du film, on ne peut pas se saquer. On joue le jeu. On est très bien payées pour ça. [rires] Merci à toute l'équipe, Farrugia and co.
Alexandra Lamy : Nous [Mélanie et Alexandra] étions déjà amies. Et avec Julie, Mélanie ne la connaissait pas, mais il n'y avait pas d'appréhension.
JF : J'étais très contente de retrouver Alex avec qui j'avais travaillé pour la pièce de Danièle Thompson [L'Amour, la mort, les fringues].
AL : Et puis on se connaissait depuis longtemps. On s'est suivies... L'amitié est venue très vite. On a des personnalités différentes mais il y a quelque chose qui s'est fait rapidement. Ça se voit dans nos yeux, dans la façon dont on se regarde. C'est bienveillant.
JF : Et puis avec ce film et Alexandra Lamy, tu as envie d'être son amie. Dans la vie c'est quelqu'un de délicieux. Sympathique.
Mélanie Doutey : Et généreuse.
JF : Et constante. Moi j'ai envie d'être son amie. Je le dis justement pour qu'elle l'entende [rires]. Tu sais comme à l'école, tu veux être mon amie ? Dans le film on est les deux potes d'Alex, qui vont la soutenir dans cette dépression, enfin, cette période de vide, dans ses déboires amoureux, et durant le tournage, il y a une complicité qui a servi le film.
MD : Je suis tout à fait d'accord avec Julie et je rajouterais même que cette complicité est due à l'écriture du film. Il est très bien écrit, on a trois rôles qui sont très bien répartis. L'amitié, c'est de l'écoute. Elle a réussi à faire qu'on soit toujours toutes les trois à l'écoute. On ne jouait pas notre complicité.
Samya Yakoubaly
"Jamais le premier soir", en salles depuis le 1er janvier 2014