Après son éviction de l'Élysée, Arnaud Montebourg prépare sa revanche. À quelques mois de la présidentielle, l'ancien ministre de l'Économie et du Redressement productif se repositionne dans le radar des médias. Ces derniers mois, l'homme politique de 53 ans a été très occupé, reprenant la route des meetings, assistant à des débats importants et réorganisant son équipe pour définir ses "cinq cibles prioritaires" : "Les ouvriers, l'électorat de gauche urbaine sensible aux libertés publiques, les professeurs, les classes moyennes inférieures et les classes populaires", glisse-t-il à L'Express.
C'est justement lors d'un portrait brossé cette semaine par l'hebdomadaire que son entourage glisse quelques pistes sur ses ambitions et sur ses futurs plans. Selon le député socialiste Christian Paul, Arnaud Montebourg est devenu "moins bulldozer, plus guerrier et plus stratège". L'ex-ministre de François Hollande "croit mordicus en sa destinée" et souhaite désormais mettre l'accent sur un nouveau compromis entre les élites et le peuple, sur "l'alliance des forces productives, sociales et économiques". Un programme réjouissant pour celui qui devrait annoncer ce dimanche, lors de la traditionnelle fête de la Rose, sa candidature pour 2017.
S'il marque aujourd'hui son grand retour, les derniers mois écoulés n'ont pas toujours été faciles à gérer. Comme n'importe quel autre chef de famille très actif, il lui faut jongler efficacement entre son équilibre familial et ses obligations professionnelles. Depuis septembre 2015, Arnaud Montebourg (qui a deux enfants avec son ex-épouse Hortense de Labriffe, Paul 16 ans et Adèle 14 ans) est le papa comblé d'une petite Jeanne, née de sa relation avec Aurélie Filippetti. L'ex-ministre de la Communication avait accouché prématurément, après cinq mois et demi de grossesse. Une épreuve terrifiante qui les a menés à se rendre "tous les jours à l'hôpital, pendant trois mois, dix heures par jour", pour suivre l'évolution de leur bébé. Le dénouement est celui qu'on connaît : heureux. "On a eu une grande inquiétude. Cela conduit à beaucoup de retenue. J'ai eu quatre mois de tergiversations profondes", confie-t-il pour la première fois au sujet de son nouveau-né. "Mais je considère que je peux faire quelque chose", conclut-il, déterminé.
S.L.