Coup dur pour Bernadette Chirac : le tribunal administratif de Limoges vient d'annuler, ce jeudi, son élection comme conseillère générale du canton de Corrèze.
Les récentes élections cantonales ont vu une poussée dramatique du front national et la débâcle de la droite. Bernadette Chirac faisait mentir cette dernière tendance en savourant une belle victoire dès le premier tour avec 50,04 % des voix exprimées contre 45,10 % pour son adversaire, le socialiste François Barbazange, maire de la ville de Corrèze. Ce dernier avait renoncé à déposer un recours pour irrégularité, laissant le soin au préfet en charge des bureaux de vote - "garant de la légalité du scrutin" - de lancer un recours en annulation.
Le Nouvel Observateur rappelle que des électeurs du canton avaient constaté un bulletin supplémentaire dans l'urne de la petite commune d'Eyrein : 342 signatures comptabilisées, mais 343 votants. Idem dans une autre commune, celle de Meyrignac-L'Église : 48 signatures, mais 49 bulletins dans l'urne. Ces deux voix supplémentaires sont obligatoirement retranchées aux vainqueurs, donc à Madame Chirac. Comme celle-ci a remporté les cantonales avec l'exacte majorité (soit 1 114 voix ce qui correspondent à la moitié des 2 226 suffrages exprimés + 1 voix), son élection a logiquement été annulée par le tribunal administratif :
"Après cette rectification le nombre des suffrages exprimés devait être fixé à 2.224, de sorte que la majorité absolue se situait à 1.113. Le nombre de voix obtenu par Mme Chirac, réduit à 1.112, se trouvait donc inférieur à la majorité absolue", explique le tribunal à l'AFP, et "cette simple constatation l'a conduit à annuler l'élection malgré l'écart de voix important entre Mme Chirac et ses adversaires".
L'avocat de Bernadette Chirac, Me Jean Barthélemy, avait assuré au Nouvel Obs' qu'en cas d'annulation, il avait "un mois pour faire appel".