Originale et décalé, la Queer Palm est remise chaque année à un film, toutes sélections confondues, pour son engagement artistique et son traitement de la question gay. Pour cette troisième édition, c'est l'actrice et productrice, Julie Gayet qui endosse le rôle de présidente du jury.
Comment avez-vous accepté de présider le jury de la Queer Palm ?
L'année dernière, je faisais partie du jury de la cinéfondation au côté de Jão Pedro Rodriguez, qui participait aussi à la Queer Palm. Je l'ai accompagné à la remise du prix et j'ai rencontré Franck Finance-Madureira, l'organisateur de cette compétition. Je lui ai dit combien je trouvais son idée utile et qu'il pourrait compter sur moi. Alors quand il m'a contactée pour présider la Queer Palm cette année, j'ai immédiatement accepté. J'ai eu la chance d'être élevée dans une famille ultralibre, mais je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Alors ça fait des années que j'essaie de faire progresser la tolérance, en creusant ce sillon à travers certaines rôles. Cannes est le plus grand festival de cinéma du monde et c'est important que les films qu'on y présente soient engagés et différents.
Quel est votre kit de survie cannois ?
À Cannes, les femmes sont toutes perchées sur des talons et, au fil des jours, on a de plus en plus mal aux pieds, alors j'ai toujours une paire de ballerines qui se plient en deux pour tenir dans mon sac à main !
Votre souvenir le plus impérissable du Festival ?
Chaque Festival est différent mais ce qui compte vraiment, ce sont les gens qu'on y croise et qu'on ne voit jamais ailleurs. C'est comme une grande famille qui se retrouve pour les vacances, bien qu'on soit tous là pour travailler. Mais je me souviens surtout de la première fois que j'étais venue, alors que j'étais encore parfaitement inconnue. J'avais monté les marches au bras de Michel Piccoli et le lendemain, un journal avait mis en légende d'une photo de nous : "Michel Piccoli .... et Jessica Lange ?"