Dans une nouvelle interview accordée au Journal du Dimanche, le 13 octobre 2019, Carole Ghosn a pris la parole au nom de son mari, ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan. Depuis son arrestation particulièrement médiatisée en novembre 2018 pour détournement de fonds, Carlos Ghosn est maintenu en résidence surveillée à Tokyo, au Japon. Son épouse de 53 ans dénonce aujourd'hui un acharnement judiciaire et le manque de soutien de l'Elysée.
"Cela fait plus de six mois que la justice japonaise m'interdit de voir mon mari ou de lui parler, a-t-elle confié depuis Paris, après avoir elle-même été auditionnée par la police japonaise. Comme il ne peut plus s'exprimer sans risquer la prison, je m'exprime pour qu'on ne l'oublie pas. Je suis devenue sa voix." Indirectement, elle reçoit tout de même des "messages" de la part de son époux : "On me dit qu'il m'encourage à rester forte, qu'il m'aime, que tout ça va passer. Il a besoin de moi comme moi j'ai besoin de lui."
Carole Ghosn a eu beau demander son soutien à Emmanuel Macron, ses appels à l'aide sont restés sans réponse : "Le silence de l'Elysée est assourdissant. Je croyais que la France était un pays qui défendait la présomption d'innocence. Ils ont oublié tout ce que Carlos a fait pour l'économie française et pour Renault, a déploré la troisième épouse du chef d'entreprise. Tout ce que nous réclamons, c'est le respect des droits de l'homme et de la défense, un procès équitable et rapide au Japon ou en France car il est un citoyen français."
Nos confrères rapportent qu'un premier procès doit se tenir mi-avril, mais selon Carole Ghosn, au Japon,"99,5% des accusés sont condamnés" : "J'en appelle aux sénateurs, aux députés et aux chefs d'entreprise pour qu'ils nous soutiennent face au risque d'un procès stalinien dans un pays qui pourtant fait partie du G7 (...). Le procureur ne lui donne ni les moyens ni le temps pour bien préparer sa défense."