Catherine Jourdan, actrice du Samouraï, est morte...

L'actrice Catherine Jourdan est décédée des suites d'une embolie pulmonaire le 18 février à l'âge de 62 ans. Cette annonce a été faite le 1er mars à l'AFP par le photographe et cinéaste Alain Fleischer, dont elle fut l'égérie et la compagne. Son inhumation a eu lieu le 24 février au Père-Lachaise dans la plus stricte intimité.

La carrière de Catherine Jourdan, née en 1948 à Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire), a démarré dans le mannequinat. Elle vient à Paris pour tenter de se faire un nom et se lance dans le cinéma. Jean-Pierre Melville la choisit pour un petit rôle dans Le Samouraï avec Alain Delon en 1966, et elle retrouve cet acteur dans La Motocyclette (1967) de Jack Cardiff. Le cinéaste et écrivain Alain Robbe-Grillet lui offre le rôle principal dans L'Éden et après (1970), qui a été présenté au festival de Berlin.

Catherine Jourdan tourne ensuite dans des films légers comme Les Quatre Charlots mousquetaires et Les Charlots en folie : À nous quatre Cardinal ! d'André Hunebelle, s'essaie dans un registre plus dramatique avec Le Mariage à ma mode de Michel Mardore en 1974 et tente le film érotique avec Aphrodite (1982) aux côtés de Valérie Kaprisky. A la fin des années 1980, sa carrière cinématographique s'endort avec, comme dernier long métrage, Le Diable et la dame, en 1984. Ses films, inégaux, ont comme point commun des personnages parfois torturés et souvent dénudés.

Cinéaste, photographe, plasticien et écrivain français, Alain Fleischer la prend comme modèle et actrice, fasciné par son teint diaphane qui accrochait tant la lumière. Elle a tenu les rôles principaux de ses films expérimentaux : Les rendez-vous en forêt (1971), Dehors Dedans (1975) et Zoo Zéro, avec également Klaus Kinski (1978). Alain Fleisher a déclaré à l'AFP à propos de Catherine Jourdan : "Elle a mené une carrière très singulière, à la fois culte et marginale, reconnue d'un cinéma d'auteur, expérimental [...] Depuis la fin des années 70, elle s'était retirée du cinéma et menait une existence discrète, considérant qu'on ne lui proposait plus de rôle à la hauteur de ses attentes", a poursuivi Alain Fleischer, qui l'avait lui-même un peu perdue de vue.