Quelques jours après le semi-coming out de Colton Haynes, c'est au tour de son ex-collègue de la série Teen Wolf, Charlie Carver (qui jouait Ethan), de faire part de son homosexualité. Le jeune acteur américain de 27 ans, révélé grâce à son rôle de Porter Scavo dans Desperate Housewives et actuellement dans The Leftovers, a écrit un très long speech sur le sujet, sur Instagram, lundi 11 janvier 2016.
J'étais différent de certains des autres garçons
Charlie Carver en avait tellement gros sur la patate que son discours a nécessité pas moins de cinq clichés Intagram pour faire tenir son texte, avec à chaque fois le même tableau représentant le slogan : "Soyez celui qu'il aurait fallu que vous soyez quand vous étiez jeune." Un slogan que l'acteur confesse avoir trouvé lui-même sur Instagram sans savoir à qui en attribuer la paternité, mais qui l'a beaucoup marqué - au point de faire une capture d'écran et de conserver le cliché dans son téléphone pour s'en inspirer au quotidien.
"Enfant, je savais que je voulais être acteur. Je savais que je voulais bien des choses ! Je me disais que je voulais être peintre, joueur de foot, un stégosaure... C'est au cours de cette période que j'ai aussi su, cependant de manière abstraite, que j'étais différent de certains des autres garçons de ma classe", a-t-il commencé par déclarer. Et d'ajouter : "Avec le temps, cette connaissance abstraite a grandi et s'est articulée autour d'une gestation douloureuse faite de sentiments de désespoir et d'aliénation, se terminant en point d'orgue par trois mots dits bien fort : 'Je suis gay'."
Je me suis détesté pour cela
Charlie Carver est alors passé par une période de doutes et de peurs. Aussi bien pour lui qu'envers les autres. "Je me suis dit ces mots à moi-même au départ, pour voir comment ils résonnaient. Ils sonnaient vrai et je me suis détesté pour cela. J'avais 12 ans. Cela m'a pris quelques années avant de pouvoir les répéter à quelqu'un d'autre, tournant alors la phrase encore et encore dans ma bouche jusqu'à ce que je me sente à l'aise et assez certain de les laisser sortir à nouveau, cette fois à ma famille...", a-t-il expliqué.
Fort heureusement, le jeune homme a raconté que cela s'est très bien passé et il en a profité pour exprimer ce qu'il pense du coming out. Pour lui, si le sentiment de sécurité est assez élevé, alors il encourage vivement à le dire. À l'inverse, il déconseille aux autres, notamment aux jeunes encore chez leurs parents, de faire leur coming out s'ils risquent de finir à la rue. Toutefois, il ne manque pas de faire de la pédagogie et de les diriger vers des associations LGBT.
Dois-je tout partager de moi ?
Alors qu'il n'est même pas encore adolescent, Charlie Carver prend conscience de sa sexualité. Dans le même temps, son rêve de devenir acteur se concrétise. Ce qui va compliquer les choses... "La gloire, à n'importe quel degré, est une créature qui vous piège. À notre époque, particulièrement avec l'accès offert par les réseaux sociaux, on vous demande d'être dans le coup, d'être vous-même, dans votre travail et envers vos fans. De cette manière, la distinction entre public et privé est devenue floue et amène des questions comme : 'Dois-je tout partager de moi ? Dans quelle mesure ?' J'avais dans l'idée que ma sexualité ne pourrait pas rester un non-sujet... Je ne voulais pas être défini par ma sexualité. Evidemment, je suis fier d'être gay, mais je ne m'identifie pas comme un homme gay ou juste comme gay. Je m'identifie comme beaucoup de choses", a-t-il confié.
Heureux que les mentalités évoluent et que faire son coming out à Hollywood soit de moins en moins rare et délicat, il affirme avoir vécu sa sexualité tranquillement en privé avant d'en faire part publiquement. "Je sens qu'il y a de plus en plus de gens, particulièrement des jeunes, qui essaient de créer un monde sûr pour chacun... Je désire que le monde soit simple, que tous les gens se sentent heureux et en sécurité par rapport à qui ils sont, individuellement et en tant que membres d'une communauté. Je peux seulement espérer que le début de ce frétillement soit productif."
Thomas Montet