C'était en janvier 1995, mais personne n'a oublié, pas même le King himself. Il en ressent même encore une grande fierté, selon ses propres propos auprès du Daily Telegraph en mars 2011. Eric Cantona portait alors le maillot de Manchester United, et ce fameux numéro 7 des légendes (George Best, Bryan Robson, David Beckham et aujourd'hui Cristiano Ronaldo) : expulsé pour un mauvais geste sur le défenseur du club de Crystal Palace Richard Shaw, le Frenchie se lâchait en rejoignant le tunnel vers les vestiaires, expédiant un high kick dans le plus pur style du kung-fu à destination (cible touchée !) du "supporteur" Matthew Simmons qui s'en prenait vilainement à lui. L'affaire avait eu de lourdes répercussions, de la photographie immortalisant la rencontre du pied du footballeur et du corps du hooligan qui avait fait le tour du monde et garni la pochette d'un single intitulé Kung Fu (du groupe Ash), à la suspension exemplaire du joueur, effective huit mois et au niveau mondial.
Canto, lui, s'en est remis. En fait, il n'en a jamais souffert. A l'époques des faits, lors de son jugement, il avait fait la démonstration de sa superbe, droit dans ses crampons, avec cette réplique culte : "Quand les mouettes suivent le chalutier, c'est qu'elles pensent qu'on va jeter des sardines à la mer. Merci." Depuis, il a surtout fait part de sa fierté d'avoir "réalisé le rêve" de bien des "vrais" supporteurs en punissant un de ceux qui pourrissent les stades.
Il passe à tabac l'entraîneur d'une équipe de jeunes !
Matthew Simmons, la "victime", ne s'en est en revanche pas remis, semble-t-il. Plus de quinze ans après, lui qui avait été banni des stades à la suite de l'incident, il vit toujours dans la hantise de cet épisode et... dans la violence. L'individu est en effet jugé depuis mercredi devant un tribunal de Londres pour l'agression de l'entraîneur de l'équipe de foot de son jeune fils Stuart Cooper en août 2010, rapporte l'AFP, reprenant une information des médias d'outre-Manche. Et il ne s'agit pas d'une mince agression, selon les constatations de son acte de violence à l'encontre du plaignant, "à coups de poings au visage, aux bras et à la poitrine, le laissant le nez ensanglanté, l'oeil au beurre noir et couvert d'hématomes" !
Le comble ? Des dizaines de témoins, adolescents footballeurs et parents, ont assisté à la scène. Comme au stade.
Le comble du comble ? La raison de la fureur de Simmons : il reprochait à l'entraîneur d'avoir sorti son fils de l'équipe après avoir appris qu'il était le fils du supporteur frappé par Cantona ! Pour sûr, c'était une manière convaincante de marquer sa désapprobation... What a shame ! Complètement psycho, le type...
Le procès doit durer deux jours. Et si on envoyait Canto - en mode Kaïra - pour la sentence ?
G.J.