En mars 2017, Le Figaro annonçait la mort de Jeannine Schmitt-Trolliet, mère du dramaturge Eric-Emmanuel Schmitt, à l'âge de 87 ans. Depuis, il a puisé dans ce deuil pour écrire un roman intitulé Journal d'un amour perdu. S'il a désormais accepté sa perte, il a, fut un temps, envisagé le pire.
Interrogé par le magazine Gala, Eric-Emmanuel Schmitt est revenu sur la période de deuil qui a suivi la mort de sa mère adorée. S'il est croyant, l'écrivain de 59 ans assure que sa foi n'a pas été d'une grande aide... "Au contraire, cela a aiguisé ma douleur, je me demandais si elle avait peur là où elle était", a-t-il confié. Pire, peu après ce drame, il pense au suicide à l'occasion d'une croisière. "Ma pensée était fracassée, mais mon corps est resté du côté de la vie. J'étais planté là, sans bouger, hypnotisé par les flots", a-t-il révélé.
Eric-Emmanuel Schmitt a fini par apaiser sa peine, se donnant corps et âme à ses passions artistiques. "Au départ, on ne voit que ce qui nous manque, donc on ne voit plus rien. Avec le temps, on ajoute une couche de souvenirs, le monde prend du volume, enrichi du passé. (...) Je ne suis certes plus l'enfant de personne, mais je suis bien décidé à rester un enfant, en vivant pleinement le présent", a-t-il ajouté.
À noter que, jusqu'au 29 septembre, on peut le retrouver sur scène dans sa pièce Madame Pylinska et le secret de Chopin, au théâtre Rive Gauche à Paris.
Thomas Montet
L'interview intégrale d'Eric-Emmanuel Schmitt est à retrouver dans Gala, dans les kiosques le 12 septembre 2019.