"Qu'on autorise les familles à voir les patients ! À l'hôpital, les gens meurent de chagrin", appelle Stéphanie Bataille, la fille du comédien Étienne Draber dans les colonnes du Parisien. D'expérience, elle sait que la solitude est ce qui a mené à la mort de son père. Le 11 janvier dernier, son père décédait à l'âge de 81 ans. Pour dénoncer le manque d'humanisme quant à la fin de vie des patients Covid-19, la directrice du Théâtre Antoine avait écrit une lettre à Emmanuel Macron.
En plus de lancer une pétition appelant à laisser les familles voir leurs malades, Stéphanie Bataille a également porté plainte contre X pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire. Diagnostiqué de la Covid-19 le 26 décembre dernier, Étienne Draber ne voulait pas se retrouver isolé. "Il a dit à mon frère qu'il se battrait jusqu'au bout, mais à moi, il me glisse il faut vraiment que tu me sortes de là, sinon vous n'aurez que les restes. Le 30, il est transféré en unité Covid. On se dit qu'il va avoir enfin recevoir des soins appropriés. Quand j'arrive, on me dit qu'il va très mal, qu'il est en plein orage cytokinique. Je demande à le voir, on me dit, non, vous le verrez au dernier moment", a déploré Stéphanie Bataille.
À force de témoigner dans les médias et d'être devenue la porte-drapeau de la douleur des familles, Stéphanie Bataille est parvenue à entrer en contact avec l'Élysée. Elle a obtenu un rendez-vous avec la première dame. "J'ai vu Brigitte Macron longuement avec mon frère et mon oncle. Elle pensait que c'était un cas isolé, mais non. Elle m'a dit qu'Emmanuel Macron avait demandé dès avril que les visites soient autorisées. C'est vrai, mais c'est toujours au bon vouloir du directeur de l'hôpital", a-t-elle déploré.