Franck Montagny est un homme brisé. Contrôlé positif à un dérivé de la cocaïne, le pilote automobile et consultant Canal + risque de tout perdre. Dans les colonnes de L'Équipe, il revient sur cet accident de parcours qui risque de lui être fatal...
Séparé de sa compagne, - "par ma faute" assume-t-il - Franck Montagny a perdu pied. S'il reste un papa modèle pour sa fille Sacha âgée de trois ans, en ce mois de novembre le pilote de Formule E craque à Paris. Quelques jours avant de s'envoler pour la Malaisie pour y disputer la deuxième manche du championnat le 22 novembre dernier. "Je ne me voyais pas courir, raconte-t-il. Je n'avais pas la tête à ça. J'ai changé d'hôtel, je n'étais plus joignable. Je voulais débrancher. J'ai trouvé un lascar, je lui ai donné de l'argent contre une enveloppe. Et voilà. Cela aurait pu être n'importe quoi."
Son but ? Mettre fin à ses jours ? "Je ne parle pas de suicide. Non, je voulais juste arrêter de penser, soulager ma tête", explique le pilote de 36 ans passé chez Super Aguri en F1. Résultat, à l'issue de la manche malaisienne de Formule E qu'il ne terminera pas suite à une collision, Franck Montagny passe un contrôle qui se révèlera positif à "un métabolite dérivé de la cocaïne". Mais Franck Montagny n'attendra pas la lettre de la Fédération internationale automobile lui signifiant les résultats. Il sait et assume : "Depuis ce contrôle, je le savais. Je n'avais aucun doute sur le résultat. J'ai fait une connerie, je suis fautif (...) Je suis coupable. C'est ma faute."
Suite à son contrôle, il rentre en France, "fait des courses pour deux jours, pour ne pas sortir, être seul, chez moi, entre mes quatre murs". Avant d'appeler ses parents "pour leur expliquer. J'avais honte". Pourtant, Franck Montagny, tout au long de sa carrière passée en F3000, en Nissan World Series, en F1 ou en endurance - 12 participations aux 24H du Mans - n'a jamais été contrôlé positif. Tout simplement parce que son hygiène de vie était irréprochable. "Plus jeune, quand j'étais avec des copains qui fumaient des trucs en soirée, je mettais un masque de chantier, pour pouvoir jouer à la console avec eux, sans crainte de respirer un truc et d'être positif après", confie-t-il à L'Équipe.
Désormais, l'avenir s'annonce sombre pour Franck Montagny derrière un volant. "Le sport auto, c'est peut-être fini pour moi", lâche-t-il avant d'évoquer son aventure avec Canal +, véritable plaisir qui lui permet d'arpenter le paddock et d'échanger avec les petites mains de la F1 : "Peut-être que je vais perdre ça aussi..."
L'entretien de Franck Montagny est à retrouver dans les colonnes de L'Équipe du 1er janvier 2015