L'esprit et la bienveillance de Jacques Chirac planeront à jamais sur la Corrèze. Une région à laquelle l'ancien président de la République mort le 26 septembre 2019 à l'âge de 86 ans était très attaché. Il y avait de nombreux souvenirs personnels et y avait occupé le poste de président du conseil général de la Corrèze durant plusieurs années, de 1970 à 1979.
Cet amour pour la Corrèze, François Hollande le partage tout autant et c'est pourquoi l'ancien chef de l'Etat de 65 ans a tenu à être présent à Sarran le samedi 5 octobre 2019, pour le dernier hommage à Jacques Chirac. Accompagné de Julie Gayet, l'ancien président du conseil général de la Corrèze (de 2008 à 2012) a apporté son soutien aux proches de Jacques Chirac, sa fille cadette Claude, son gendre Frédéric Salat-Baroux et son unique petit-fils Martin Rey-Chirac.
La journée en hommage à Jacques Chirac s'est déroulée en deux temps. Elle a d'abord débuté à Sainte-Féréole, où 200 personnes, surtout des habitants, s'étaient rassemblées sur la place de ce village pittoresque où vivaient les grands-parents de Jacques Chirac. Après s'être rendue sur les tombes de ses arrières grands-parents, Claude Chirac y a prononcé un discours durant lequel elle n'a pu retenir ses larmes, submergée par l'émotion. "Je ne peux dire que merci au nom de mon père et de ma maman qui est avec nous depuis Paris", a-t-elle notamment déclaré. Bernadette Chirac était en effet absente en raison de sa santé extrêmement fragile.
Monter avec nous sur scène
Après ce premier retour aux sources, une foule compacte de 3 000 personnes, selon le conseil départemental, a ensuite participé à un second hommage, sur le site du musée Jacques-Chirac de Sarran (Corrèze), la commune qui abrite la résidence des Chirac, le château de Bity. Le petit-fils unique de l'ex-président, Martin Rey-Chirac, l'ancien président socialiste François Hollande et sa compagne Julie Gayet étaient présents.
L'ancien adversaire de Jacques Chirac en Corrèze, dont il était devenu proche ces dernières années, a d'ailleurs eu droit à une attention particulière: "Si vous pouviez monsieur le Président, et madame, monter avec nous sur scène, ça me toucherait beaucoup", a exhorté, très ému, Frédéric Salat-Baroux, à la tribune où trônait un portrait géant de son beau-père.
Lors de cette journée, le clan Chirac et les élus ont aussi tenu à laisser un "héritage" aux Corréziens. Le maire de Sainte-Féréole, Henri Soulier, a ainsi proposé que la place de son village soit rebaptisée "Place Jacques-Chirac". Son homologue de Sarran, Michel Poincheval, a lui soumis l'idée d'une étape du tour de France dans sa commune, le 10 juillet, pour "assumer l'héritage".
La famille Chirac a quant à elle légué des objets chers à Jacques Chirac : son dernier stylo, pour une élève du collège Bernadette-Chirac, sur la commune de Corrèze, qui a eu la meilleure note au brevet ; une boîte contenant un trèfle à quatre feuilles et une montre à double cadran pour deux pensionnaires de la fondation Jacques Chirac. La Peugeot 205 rouge de Bernadette Chirac deviendra, elle, une pièce du musée chiraquien de Sarran. "Vous comptez plus que tout pour elle", a assuré Frédéric Salat-Baroux aux Corréziens.
Cette journée, organisée par le Département de Corrèze, s'est ensuite achevée autour d'un "buffet corrézien" ouvert au public. Sur la table? De la bière, sans surprise, et d'autres clins d'oeil au régime de l'ancien président. "Et maintenant, tête de veau et mangez des pommes!", a lancé le président de la Corrèze Pascal Coste à la foule