François Ozon vient-il de signer le film-scandale du 70e Festival de Cannes ? Ce vendredi 26 mai, à deux jours du palmarès, le réalisateur français est entré en Compétition officielle avec L'Amant double, un thriller érotique qui a fait beaucoup de bruit sur la Croisette. En cause : des séquences très hot qui ont dérangé plus d'un spectateur lors de la projection presse.
Est notamment pointée du doigt une scène plus qu'explicite, où la caméra démarre son plan à l'intérieur du vagin de Chloé, le personnage joué par l'envoûtante Marine Vacth. "Je me demande ce que ça va donner sur l'immense écran de Cannes. Le public risque d'être surpris !", s'amuse Ozon, presque machiavélique, dans le JDD. De son côté, Vulture prétend avoir entendu "gloussements et cris de surprises", ainsi que des "applaudissements" pour traduire une forme de malaise. On peut également citer un cunnilingus ensanglanté entre quelques scènes de sexe filmées dans une chorégraphie toute particulière. À écouter le cinéaste, ces scènes ne sont "jamais gratuites".
Du côté de la critique, nul doute que le film de François Ozon également porté par Jérémie Rénier et Jacqueline Bisset n'a pas laissé insensible. "Complètement raté", "se rêve entre Faux Semblant et 50 Nuances de Grey, il flatule entre Gros Semblant et 50 Nuances de Niais", "Rosemary's baby trash", "Pas transcendant mais audacieux", "Aussi grossier que peu troublant", "Grand plaisir de mise en scène"... Voilà ce qu'on peut lire chez les critiques, pas franchement emballées par la dernière oeuvre du toujours dérangeant François Ozon.
Mais le pire était à lire du côté du Parisien. Dans une lettre ouverte, Pierre Vavasseur dézingue Ozon et l'accuse de misogynie à travers sa "comédie non romantique avec des accents de thriller mental saupoudré de gore". Il évoque notamment Marine Vacth "l'une de nos plus belles et troublantes actrices". "Déjà, dans Jeune et Jolie, vous en faisiez un miroir froid de vos fantasmes. Une prostituée sans tendresse. Dépucelée sans amour. Je ne vous parle pas de morale, je vous parle d'image", explique Vavasseur. "Vous n'aimez pas la douceur, François. Vous profitez de votre art pour l'assassiner", lui assène-t-il plus tard, arguant que les femmes ne sont "que de charmants papillons de nuit" pour Ozon. "Elle ne peut jouir que dévastée. Vous montrez son vagin en gros plan chez la gynéco. On a le nez dedans", conclut-il à propos de Vacth, en rebondissant sur cette fameuse scène-choc. Et d'ajouter : "Reconnaissez-le, François. Vous n'aimez pas les femmes. Elles sont la transcription de vos peurs, voire de votre dégoût d'avoir été enfanté par l'une d'elles. Vous auriez préféré naître d'un homme. (...) Si j'étais une femme, je serais accablé par ce que vous montrez de moi."
C.R.