Françoise Hardy avait l'espoir que l'euthanasie soit légalisée en France, comme elle l'est déjà dans d'autres pays. Mais cet espoir très fort s'est envolé ce jeudi 8 avril 2021, lorsqu'elle a compris que le débat ouvert à l'Assemblée nationale ne mènerait à rien.
Le député d'opposition Olivier Falorni, auteur de la proposition de loi ouvrant un droit à "une fin de vie libre et choisie", a été accueilli par un tonnerre d'applaudissements debout, venant de tous les bancs. Les Français "sont une immense majorité à être favorables au droit à l'euthanasie", une "ultime liberté" pour "éteindre en paix la lumière de notre existence", a-t-il lancé. Il a fustigé les milliers d'amendements à son texte, placés symboliquement en pile devant lui, visant à "empêcher l'Assemblée de voter" dans le délai imparti, avant minuit.
De son côté, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est déclaré personnellement "pas convaincu qu'il faille ouvrir aujourd'hui ce débat d'envergure", citant notamment le lourd contexte de la pandémie de Covid-19.
Parmi les nombreux Français favorables à l'euthanasie figure donc Françoise Hardy. Elle évoque ouvertement le sujet ces derniers jours et est intervenue dans C à vous ce jeudi soir.
Consciente que le débat ouvert à l'Assemblée nationale ne donnera rien, la chanteuse de 77 ans n'a pas caché son désarroi. "J'avais le moral à la perspective qu'enfin la France s'honore de légaliser l'euthanasie et depuis ce matin, je n'ai plus du tout, du tout le moral", a avoué la maman de Thomas Dutronc, précisant que son engagement pour la légalisation de l'euthanasie ne remonte pas à aujourd'hui mais à des années, lorsqu'elle avait "15, 16 ans", après avoir vu un film puis un débat sur le "petit téléviseur" de ses grands-parents. "A partir de là, j'étais totalement pour", a ajouté celle qui souffre énormément après s'être battue contre un cancer du larynx traité par des séances de radiothérapies, qui l'a notamment rendue sourde d'une oreille. "Pour m'alimenter ça prend six heures par jour. Le reste du temps, je réponds aux mails, je fais des soins médicaux importants, je suis complètement asséchée de partout à cause des rayons. Ils m'ont traversé 45 fois la tête. Ils ont brûlé mes glandes salivaires...", avait expliqué Françoise Hardy sur RTL.
"Quand on est contre, soit on est un obscurantiste catholique ou autre ou soit parce qu'on n'a pas d'empathie, parce qu'on n'a jamais rencontré dans sa vie de personne qui souffre et pour laquelle il n'y a rien à faire qu'a abréger ses souffrances", a ajouté Françoise Hardy, confirmant avoir voulu que l'on abrège ses souffrances en 2015, lorsqu'elle était malade. Craignant que ses chimiothérapies ne fonctionnent pas, elle avait demandé à son médecin d'être accompagnée pour partir, ce que ce dernier a refusé. "J'ai compris que pour les médecins, même ceux qui étaient disposés, en faveur de ce genre de choses, ils risquaient trop de perdre leur activité" ,a témoigné la chanteuse.
Le sujet de l'euthanasie n'est pas un sujet tabou chez les Dutronc, Françoise l'évoque librement avec Thomas, même si lui est bien plus septique que sa maman. "Elle va très vite à dire ça. Elle, c'est l'excès inverse. Elle irait trop vite à faire l'euthanasie !", avait-il déclaré dans l'émission 6 à la maison (France 2), présentée par Anne-Elisabeth Lemoine, le 25 mars dernier.
Françoise Hardy connaît très bien l'euthanasie puisqu'elle a elle-même accompagné sa maman, Madeleine, dans cette voie. Elle était atteinte de la maladie de Charcot.