Pour la sortie de son dernier livre, 1938 - L'Œil du cyclone (éditions XO), Frédéric Mitterrand (74 ans) s'est prêté à l'exercice de la quatrième de "couv'" de Libération. Prolixe, l'ancien ministre de la Culture ne s'est pas contenté de parler de son ouvrage qui nous entraîne dans l'immédiate avant-guerre avec une galerie de personnages plus fascinants les uns que les autres, mais au fil de la conversation, il s'est laissé aller à quelques confidences. S'il est revenu sur sa santé "pas flambante" depuis qu'il a contracté le virus de la covid-19 il y a plus d'un an - l'un de ses fils est venu à son chevet alors -, il a évoqué également sa situation financière, pas mirobolante non plus.
"Avec ce peu de retenue qui fait son charme et lui a causé quelques déboires, il n'hésite pas à reconnaître que son loyer est payé par l'un de ses frères", écrit Libération. Le neveu de François Mitterrand a un frère qui a fait fortune dans l'immobilier, un autre qui est un galériste réputé. La fratrie est née du couple formé par Robert Mitterrand (1915-2002), ingénieur polytechnicien et haut fonctionnaire, et d'Édith Cahier (1920-2014). Grâce à son aîné, il peut alors loger "depuis des années dans ce premier étage avec vue sur la rare verdure du jardin du ministère de la Défense, tout en rappelant sa préférence pour sa maison tunisienne".
La Tunisie, c'est dans ce pays qu'il a adopté ses deux derniers fils, Saïd et Jihed. Le premier est Mathieu, dont il avait évoqué la petite enfance lors d'une interview pour le magazine Gala : "J'ai élevé seul mon fils biologique, Mathieu, dès ses 4 ans, car sa mère se droguait. J'ai fait de mon mieux. Il a pourtant souffert, j'en ai peur. (...) Quand il avait dix ans, je vivais avec un copain et je ressentais que cela pouvait être une situation compliquée pour lui. Pour cette raison, j'ai arrêté la vie commune avec un homme."
Frédéric Mitterrand aurait pu avoir un compte en banque bien fourni, "entre présentation télé, réalisation de fictions et de documentaires, écriture de mémoires et de biographies", rappelle Libé. Cependant, son côté dépensier et sa générosité sans compter ont pris le dessus, ceci doublé par un "sens des affaires modérés", ajoute le quotidien. Passionné, il a ouvert des cinémas d'art et d'essai dans les années 1970, mais il a dû rembourser les dettes après leur faillite.