Un passé d'islamiste radical, du bling-bling comme marque de fabrique et une image de "chanteur à minettes" : Gims a - sur le papier - tout pour être détesté en France. Pourtant, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Accumulant les disques de diamant (il ne compte plus ceux de platine) et les plus grandes salles de concerts de France sold-out en quelques heures, Gims est incontestablement très apprécié des Français.
Dans un entretien à Paris Match à l'occasion de la sortie de son album, Le Fléau, il explique n'avoir aucun problème avec son image de luxueux chanteur dépensier. "Ça ne me dérange pas qu'on dise que je suis bling. C'est justifié, je viens de loin, j'ai découvert ça tardivement mais je donne aussi, j'ai des associations avec mon frère Dadju. Redonner, c'est une forme de reconnaissance", explique celui qui ne passe pas une semaine sans poser avec un jet privé sur Instagram, à nos confrères.
Mais Gims a raison de profiter, lui qui a vécu son enfance dans la pauvreté, les huissiers et les squats. "Je ne pense pas que ce soit quelque chose de mal de prendre un avion privé ou de s'habiller chez Hermès. Je ne me pavane pas en disant : 'Regardez j'ai ça et ça vaut cher'. D'autant que la France créé les armes pour le succès. Paris c'est bling, le Festival de Cannes, les Fashion weeks, les maisons de luxe, c'est bling aussi", développe l'interprète de Sapés comme jamais.
Un quotidien qui détonne pourtant avec celui de ses fans, appauvris pour certains par la crise économique et sanitaire. "Dans les Zénith, c'est la vraie France, c'est M. Tout-le-Monde. Ces gens viennent parce que la musique les transcende, parce qu'ils veulent oublier certaines choses. Et ils veulent voir l'artiste. Je sais que je suscite beaucoup de mystères avec mes lunettes", affirme Gims, toujours à Paris Match.
Conscient de ses différences avec son public, le membre de la Sexion d'Assaut est le premier à s'étonner de son succès retentissant. "Le noir le plus aimé du Central Massif. Je comprends toujours pas pourquoi autant de blancs me kiffent", rappait-il dans Christophe, avec OrelSan, en 2017.
Retrouvez l'interview de Gims en intégralité dans le numéro du 17 décembre 2020 de Paris Match.