Dans son documentaire GIMS, paru ce jeudi 17 septembre 2020 sur Netflix, le rappeur français se confie pour la première fois sur les traumatismes de son enfance. "Mon prénom, c'est Gandhi. Mon nom, c'est Djuna", commence-t-il, avant de poser les bases. "Je suis né le 6 mai 1986 à Kinshasa au Zaïre, à l'époque de Joseph-Désiré Mobutu", poursuit-il. Fils de Djuna Djanana, énorme star en Afrique pour avoir popularisé la rumba congolaise, il était très proche du dictateur.
Une proximité qui s'est avérée dangereuse. Après la sortie d'une chanson controversée, le chanteur est obligé de quitter le pays, en 1988. "Le peuple souffrait. Mobutu a changé complètement. J'ai chanté une chanson contre son régime. C'est pourquoi j'ai fui le pays. Je ne voulais pas qu'on m'arrête", explique Djuna Djanana dans le documentaire. De toute la fratrie, Gims est choisi pour partir. "On est arrivés en France sans travail, sans papiers. C'était une vraie aventure. Je sais que c'était une question de vie ou de mort", se souvient-il.
C'est là que la partie compliquée de son enfance débute. Rejoint plus tard par ses deux grands frères, Saty et Afi, il est placé dans un foyer d'accueil à Forges-les-Bains (Ile-de-France) où ils ne peuvent voir leurs parents que le week-end. Ceux-ci se séparent, et Gims se retrouve à la rue.
"J'habite avec ma mère dans ces fameux squats où on vit avec plein de gens qui sont dans la même situation que nous. On se partage la maison. On se lavait dans une bassine. Il fallait se mettre dedans après que l'eau ait chauffé à la gazinière. Je n'y arrivais pas", se rappelle l'artiste de 34 ans. Forcément, Gims a été affecté par cet environnement néfaste. "J'ai grandi avec beaucoup de toxicomanes. J'avais un "tonton" qui cachait la cocaïne dans des pots de yaourt. Je suis tombé dessus comme ça. J'ai goûté, je ne connaissais pas le goût. Je lui ai demandé de m'apprendre le métier. Il m'a engueulé ce jour-là", raconte l'artiste, aujourd'hui à l'abris du besoin et des drogues dures.