Il était celui qui adaptait les plus grands tubes de la folk américaine pour en faire des chants forts et protestataires. Graeme Allwright est décédé le 16 février à l'âge de 93 ans.
Son ami, Maxime Le Forestier, s'est confié au Parisien sur cette perte. "Il adorait marcher et chanter pieds nus", évoquant un homme avec "une vie très saine, une vie d'honnête homme et de moine presque". Ensemble, ils avaient partagé une scène en 1980 mais ne s'étaient jamais perdus de vue. "Il a beaucoup compté pour moi et pour la chanson française en général. (...) Il a contribué à rendre la musique folk populaire en France."
En 1965, le chanteur décide d'adapter des grandes chansons de folk en français, son premier disque, Le trimardeur, est adaptée du "protest singer" Pete Seeger. Il devient vite une figure de la révolte, la contestation et des opposants à l'armée. "Il a donné des hymnes aux gauchistes, aux scouts, aux pochtrons, aux punks à chien, aux centristes de gauche...", a résumé sur Twitter le journaliste Bertrand Dicale, saluant "un bienfaiteur de l'humanité".
"C'était un chanteur engagé pour la justice sociale, un chanteur un peu hippie en marge du show business qui a refusé des télés. Il a chanté jusqu'au bout, il a adoré être sur scène", a expliqué l'un de ses fils Christophe Allwright.
On lui doit de nombreux succès à l'image des Petites boîtes (adaptation de Malvina Reynolds), Jusqu'à la ceinture (Pete Seeger), Qui a tué Davy Moore ? (Bob Dylan), Johnny (texte original) et Le jour de clarté (Peter, Paul & Mary), son plus grand tube, deviennent des hymnes de mai 68.
Le néo-zélandais, adopté par la France après la Seconde Guerre mondiale, coulait des jours heureux dans sa maison de retraite : "Il est décédé cette nuit, dans la maison de retraite où il résidait depuis une année", en Seine-et-Marne, a déclaré sa fille Jeanne Allwright. Il était père de quatre enfants, Nicolas, Christophe, Jacques et Jeanne.