Pendant qu'Hollywood célèbre Harold Ramis et rend hommage à cet artisan indéniablement historique de la comédie américaine, ses plus proches amis pleurent sa mort. L'acteur, également réalisateur et scénariste, est décédé lundi 24 février, à 69 ans, des suites d'une maladie rare, entouré de sa famille à Chicago.
Réalisateur d'Un jour sans fin et de Mafia Blues, scénariste de talent révélé au côté de John Belushi, et bien sûr mémorable pierre angulaire des Ghostbusters dans SOS Fantômes, Harold Ramis aura, en près de trente ans de carrière, bercé par le rire plusieurs générations. Avec lui, se sont révélées de nombreuses stars d'aujourd'hui. L'ascension fulgurante de Bill Murray n'aurait peut-être jamais pu se faire sans Ramis, pas plus que n'auraient pu exister l'humour loufoque de Jack Black ou les influences incontestables de Judd Apatow, nouveau roi de la comédie US depuis près d'une décennie.
Tous se sont empressés de rendre hommage, avec une émotion vive, à Harold Ramis. Bill Murray, son grand ami de toujours aux côtés de John Belushi, a fait part de sa tristesse dans un communiqué, rappelant leurs collaborations fructueuses et assurant que Ramis "avait gagné sa croûte sur cette planète. Que Dieu le bénisse". Un autre proche, également membre des Ghostbusters, Dan Aykroyd, a avoué être "être profondément attristé d'apprendre la disparition de [son] brillant, adoré et si drôle ami, coscénariste, performeur et professeur Harold Ramis. Puisse-t-il maintenant trouver les réponses qu'il a toujours cherchées".
Murray, Crystal, De Niro...
Billy Crystal, que Ramis dirigeait dans Mafia Blues et sa suite, a également commenté la mort du metteur en scène et comique hollywoodien. "Harold était un homme doux et drôle. Il a trouvé le ton parfait pour Robert De Niro et moi dans Mafia Blues. C'était un homme bon, et je suis choqué et attristé par sa mort", confie l'humoriste et acteur, vite suivi par Robert De Niro : "Je suis très triste d'apprendre le décès d'Harold. C'était un homme chaleureux, tendre, doux et adorable. J'ai grandement apprécié de travailler avec lui, et il nous manquera."
Premier cinéaste à avoir fait confiance à Harold Ramis, fraîchement révélé sur scène à Chicago, Ivan Reitman (Arrête de ramer, t'es sur le sable en 1979, son premier succès en tant que réalisateur, écrit par Ramis), pleure également son fidèle collaborateur, qu'il a aussi croisé sur Les Bleus et surtout les deux SOS Fantômes. "Le monde a perdu une formidable et profondément originale voix de la comédie. Il possédait l'esprit le plus agile qu'il m'ait été donné de connaître. Il avait toujours ce sens clair de ce qui pouvait être drôle, et une manière de créer quelque chose de neuf. Il était très généreux", avoue le metteur en scène et producteur, soulignant l'impact de Ramis sur sa propre carrière. "Je l'aimais comme un frère. Mes pensées vont à ses enfants et à son adorable femme, Erica", conclut-il.
"On le voyait tous comme un père rêvé"
Les acteurs Sigourney Weaver (S.O.S. Fantômes), Andie MacDowell (Un jour sans fin) et John Cusack (Faux Amis) ont également fait part de leur chagrin, mais les regards se sont tournés vers Judd Apatow, l'un des grands héritiers de l'humour façon Ramis. Le mari de Leslie Mann l'avait même dirigé dans son plus célèbre film, En cloque : mode d'emploi, où Ramis joue le père du personnage principal campé par Seth Rogen. "Harold Ramis a réalisé quasiment tous les films qui m'ont donné envie de devenir réalisateur de comédies", écrit Judd Apatow, conscient que "ces films sont des pierres angulaires de nos vies". Dans son communiqué, il raconte sa première rencontre avec le regretté Harold Ramis : "Je l'ai interviewé lorsque j'avais 16 ans pour ma radio de lycée, et il n'aurait pas pu être plus courtois et hilarant. Je le regardais autant comme un réalisateur que comme un homme. On l'a donc engagé pour jouer le père de Seth dans En Cloque, parce qu'on le voyait tous comme un père rêvé (drôle, chaleureux et sage). Harold est une des personnes les plus sympathiques qu'il m'ait été donné de rencontrer, et il a poussé d'innombrables personnes à faire de la comédie", écrit, ému et admiratif, le cinéaste américain de 46 ans.