Emporté par une maladie rare, Harold Ramis est mort aujourd'hui à l'âge de 69 ans, c'est ce qu'a annoncé le Chicago Tribune. À quelques jours des jours des Oscars, Hollywood perd l'un des artisans de son secteur comique, un spécialiste du divertissement. Metteur en scène, scénariste mais également acteur, Harold Ramis avait plus d'une corde à son arc.
À Chicago, d'où il est originaire, la nouvelle a vite fait le tour de la ville. Figure du North Shore, les banlieues nord de Chicago près du lac Michigan, Harold Ramis s'était fait discret depuis sa dernière réalisation en 2009, L'An 1 : Des débuts difficiles, une comédie barrée avec un casting fou (Jack Black, Michael Cera, Olivia Wilde, Paul Rudd, Christopher Mintz-Plasse). Ramis souffrait d'une maladie rare, une inflammation auto-immune des vascularites (inflammation des parois des vaisseaux sanguins). Il est mort aujourd'hui, entouré de sa famille et de sa femme, Erica Mann Ramis.
Amoureux de comédie, Harold Ramis laisse derrière lui une riche carrière. En tant que réalisateur, cet infirmier de formation brille dès son premier essai, Le Golf en folie (avec Bill Murray notamment). Il aura dirigé les meilleurs dans le registre, de son grand ami Bill Murray (dans le cultissime, Un jour sans fin) à Billy Crystal (dans Mafia Blues, avec un Robert De Niro à contre-emploi) en passant par Robin Williams (Club Paradis) et Brendan Fraser (Endiablé).
Sa carrière hollywoodienne a pourtant débuté plume à la main, lorsqu'il collabore avec son futur ami, John Belushi pour un spectacle loufoque, le National Lampoon Show. À la fin des années 1970, la paire brille dans American College, Belushi devant la caméra de John Landis, Ramis au scénario. Le film est un succès et la carrière de Ramis peut alors débuter. Son nom est synonyme de succès et bon nombre de carrières mirifiques sont le fruit de son talent. L'excellent accueil du film Arrête de ramer, t'es sur le sable, d'Ivan Reitman, avec Bill Murray, en est l'une des nombreuses illustrations. Un trio que l'on retrouvera en 1984 pour l'un des films générationnels les plus acclamés de son époque, S.O.S. Fantômes, aka Ghost Busters. Également scénariste, Harold Ramis campe l'un des chasseurs de fantômes, le Dr Egon Spengler, aux côtés de Bill Murray, mais également Dan Aykroyd et Ernie Hudson.
C'est la consécration, et plus rien n'arrête Harold Ramis, le genre d'acteur-réalisateur-scénariste à ne pas avoir peur de ridicule. Autant dire qu'avec ces trois costumes, Ramis était une pièce rare. Pendant les années 1990, il répète l'exploit avec Un jour sans fin, l'histoire d'une malheureux présentateur météo qui, après un blizzard, bloqué dans le temps, est condamné à revivre la même journée jusqu'à ce qu'il ait donné un sens à sa vie. Auréolé d'un BAFTA du meilleur scénario original, Un jour sans fin est l'incarnation de ces films à la réussite immédiate relative, mais qui avec les années, deviennent une référence. Ramis terminera le siècle pas un autre succès, celui de Mafia Blues, ou l'alliance improbable entre l'hilarant Billy Crystal et l'ex-mafieux du cinéma hollywoodien, Robert De Niro.
Dans les années 2000, il réalise Mafia Blues 2, apparaît dans En cloque : mode d'emploi (de Judd Apatow, qui dirige ainsi là l'un de ses modèles) ou écrit la rom-com Autour de Lucy, tout en s'essayant au petit écran, avec quelques épisodes pour la série The Office. Un artiste complet en somme. Un artiste qui va manquer à Hollywood.