Biographie
- Naissance : 4 mai 1951, Paris
- Âge : 73 ans
- Signe astrologique : Taureau
- Résidence : France
Il a joué dans plus de cent films, en a réalisé onze, s'est produit dans une quinzaine de pièces de théâtre, a fait des dizaines de millions d'entrées au cinéma, où il a rendu son personnage de Français moyen indispensable. Gérard Jugnot est sans doute l'un des visages les plus populaires du pays. Il est le père d'Arthur Jugnot, né de son premier mariage (avec Cécile Magnan), et est marié en secondes noces avec Patricia Campi depuis 2016.
Tout le monde connaît Gérard Jugnot. Son visage et sa silhouette sont familiers à tous les francophones, même ceux qui n'ont jamais franchi la porte d'un cinéma ou qui n'ont pas la télévision. L'acteur, producteur, réalisateur et auteur, issu de la célèbre troupe du Splendid (avec Michel Blanc, Christian Clavier, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko et Marie-Anne Chazel), avec sa bonhomie, son allure rondouillarde et ses répliques fameuses, a fait une immense carrière comique, sans s'interdire à l'occasion de toucher à l'émotion.
Gérard Jugnot est né à Paris le 4 mai 1951, d'un père entrepreneur en bâtiment et d'une mère au foyer qui va l'élever avec sa soeur aînée. Un prix d'honneur reçu à l'école primaire lui permet d'intégrer le lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine, où il va rencontrer et se lier d'amitié avec Clavier, Lhermitte et Blanc. Tous sont passionnés de théâtre et de cinéma et créent une troupe de théâtre amateur, tout en suivant les cours de Tsilla Chelton. En 1972, ils montent leur premier spectacle, Non, Georges, pas ci, au café-théâtre du Poteau.
En ce début des années 70, le café-théâtre est une tendance nouvelle, qui bouscule les codes empesés du théâtre classique avec ses filières longues. En s'inspirant du Café de la Gare, où sévissent Coluche, Miou-Miou et d'autres noms devenus célèbres, ils construisent leur propre café-théâtre et le nomment, comme leur troupe, Le Splendid, en 1974. La même année, Gérard Jugnot commence une carrière au cinéma avec un petit rôle dans Les Valseuses de Bertrand Blier, puis Le Juge et l'Assassin de Bertrand Tavernier. Il joue en même temps dans des spots publicitaires et promène son visage arrondi par l'alopécie et la moustache dans des rôles toujours modestes, mais fréquents. Rien qu'en 1976, il est présent dans dix films, chez Polanski, Lautner, Losey, Blier, Veber, Tavernier, dans des chefs-d'oeuvre et dans des comédies populaires. Il ne faut pas cligner de l'oeil, sous peine de le rater, mais il apprend son métier.
En 1978, Patrice Leconte, qui a aimé les spectacles proposés par le Splendid, propose à la troupe d'adapter Amour, coquillages et crustacés, leur parodie des clubs de vacances façon Club Méditerranée. Cela devient Les Bronzés, qui sort en novembre 1978 et change le destin de tous les membres de la troupe. Les Bronzés font du ski, l'année suivante, puis Le Père Noël est une ordure, une autre adaptation au cinéma de leur pièce du même nom, et cette fois réalisée par Jean-Marie Poiré, font entrer le Splendid dans l'histoire en "ringardisant" toutes les autres comédies proposées sur le marché.
Cette énorme notoriété aurait pu se révéler un piège, pourtant tous les membres de la troupe vont réussir à se sortir de ce cadre de la comédie de bande pour devenir des comédiens et réalisateurs respectés. Gérard Jugnot s'attaque à la réalisation avec le doux-amer Pinot simple flic, en 1984, tout en continuant à jouer dans une moyenne de trois films par an, avec d'énormes succès comme Papy fait de la Résistance ou Nuit d'Ivresse.
Mais après un deuxième film comme réalisateur (Scout toujours..., en 1985), il change de registre, rase sa moustache et forme avec Jean Rochefort un duo inoubliable et touchant dans Tandem de Patrice Leconte. Dans les années 1990, il joue dans moins de films, mais en réalise trois, sur des sujets très éloignés de la comédie dans laquelle on aurait tort de vouloir le cantonner. C'est d'abord Une époque formidable, fable sociale sur le chômage, qui lui vaut d'excellentes critiques et quatre nominations aux César, signe qu'il est désormais loin des pochades des Bronzés. Puis c'est la fable géopolitique Casque bleu, et Fallait pas, sur le sujet des sectes. Il est désormais reconnu comme un cinéaste apte à filmer des sujets durs, comme dans Meilleur Espoir féminin, qui révèle Bérénice Bejo, nominée pour l'occasion au César du meilleur jeune espoir féminin 2001. Ensuite, il touche à la période de l'Occupation avec Monsieur Batignole, en 2002, qui rapporte à Jean-Paul Rouve le César du meilleur espoir masculin. En 2004, il coproduit et joue dans Les Choristes, de Christophe Barratier, qui dépasse les huit millions et demi d'entrées et lui vaut d'innombrables nominations aux César (il en aura deux), dont celle de meilleur acteur pour Gérard Jugnot, et deux nominations aux Oscars.
Une vraie carrière ne va pas sans quelques échecs. Gérard Jugnot expérimente la situation avec Boudu, qu'il réalise en 2005, avec Depardieu reprenant le rôle de Michel Simon, mais qui ne convainc pas. Et, surtout, avec son dixième film, en costume, Rose et Noir, en 2009, qui est un cuisant échec. Mais quelques années plus tôt, en 2006, Patrice Leconte a réuni les anciens du Splendid pour Les Bronzés 3 : amis pour la vie, éreinté par la critique mais qui avec plus de 10 millions de spectateurs est un des plus gros succès du cinéma français.
Dans les années 2010, il participe plutôt à des comédies et ne réalise qu'un seul long métrage lui-même, la comédie dramatique C'est beau la vie quand on y pense, au retentissement modeste. Mais il est adoubé par la jeune génération et participe aux succès de films comme Camping ou Babysitting. Après les multiples pièces du Splendid, aux temps des débuts, il revient occasionnellement au théâtre et récolte trois nominations aux Molières, comme adaptateur et comme comédien. Il joue notamment cinq cents fois la pièce de Francis Veber Cher trésor.
Après une longue relation avec la costumière Cécile Magnan et la naissance de leur fils Arthur Jugnot, d'abord comédien puis rapidement producteur et metteur en scène, Gérard Jugnot est le compagnon entre 2003 et 2014 de la comédienne Saïda Jawad. Puis en 2015 il rencontre Patricia Campi, juriste à la ville de Marseille, qu'il épouse en 2016.