Onze. C'est le nombre de chroniqueurs de Télématin qui ont choisi de quitter l'émission de France 2. Beaucoup déplorent une baisse de qualité de travail depuis le départ de William Leymergie en juin 2017. La chroniqueuse Isabelle Chalençon, soeur du facétieux acheteur d'Affaire conclue (France 2) Pierre-Jean Chalençon, était interrogée par CNews ce mardi 1er octobre 2019 sur son propre départ il y a deux mois. Répondant aux questions de Jean-Marc Morandini, elle a détaillé son burn out et la bataille judiciaire qui l'oppose depuis à France Télévisions.
"Je suis rentrée à Télématin en septembre 1997. J'ai eu vingt ans de précarité parce que pendant longtemps j'ai signé des CDD au quotidien et jusqu'à il y a deux ans encore, j'avais jusqu'à 330 jours de contrats à durée déterminée par an. Donc certes, je ne travaillais pas 330 jours sur l'année, mais on avait une multiplicité de contrats, jusqu'à trois contrats sur une même journée !", déplore-t-elle.
"J'ai d'ailleurs demandé à avoir un CDI au bout de vingt ans de CDD. En 2017, j'ai obtenu un CDI, mais avec 40% de moins que mon salaire. J'ai été obligée d'accepter ce CDI, sinon c'était un abandon de poste", poursuit Isabelle Chalençon. "Ça fait donc deux ans que Isabelle Chalençon passe à l'antenne en étant moins payée, qu'elle garde le sourire", ajoute-t-elle, en parlant d'elle-même à la troisième personne.
Isabelle Chalençon ne pensait jamais un jour faire face à ce souci : "Je suis une battante, j'ai élevé trois enfants avec deux jobs en même temps, Le Figaro et la télé. Quand vous vous mettez à pleurer, que vous avez des crises d'angoisse, que vous ne dormez plus... je ne suis pas bien du tout." La chroniqueuse mode évoque même du "harcèlement moral" de la part de ses dirigeants. "À ce stade-là, c'est du harcèlement moral. On n'accepte pas vos reportages, on vous coupe au direct...", explique-t-elle. Une condition malheureusement difficile à prouver.