Le tribunal correctionnel de Paris a déclaré, jeudi 15 décembre, Jacques Chirac coupable de détournement de fonds publics et d'abus de confiance dans le procès des emplois présumés fictifs de la maire de Paris. L'ancien président de la République est condamné à deux ans de prison avec sursis. Pourtant, à l'audience, le parquet avait requis la relaxe de l'ancien président et de ses neuf coprévenus.
Le procès s'est tenu sous la présidence du juge Domnique Pauthe et en l'absence de Jacques Chirac. En septembre, ses avocats ont remis un rapport médical - établi à la demande de Bernadette et de sa fille Claude Chirac par le professeur Olivier Lyon-Caen, chef du service de neurologie à la Pitié-Salpêtrière - décrivant l'aggravation de l'état de santé de l'ancien président. Chirac souffre d'anosognosie, un syndrome d'Alzheimer, qui lui fait oublier qu'il oublie et le rend ainsi inapte à se défendre devant un tribunal. Le juge avait alors trois possibilités : demander une contre-expertise, accepter que Chirac n'assiste pas à son procès et soit représenté par ses avocats ou tout simplement abandonner les poursuites le concernant. Il choisira la deuxième option. Ses proches n'auront de cesse de rappeler qu'il souhaitait à tout prix que ce procès ait lieu.
Jacques Chirac, 79 ans, est le premier président de la République à être condamné en correctionnelle. Cette affaire des emplois présumés fictifs remonte au début des années 90, quand il était maire de Paris. Protégé durant son septennat et son quinquennat par l'immunité présidentielle, Jacques Chirac a été rattrapé par ce vieux dossier dès son départ de l'Élysée en 2007. L'annonce fin 2009 de son renvoi devant un tribunal n'a pourtant pas entamé son immense popularité.
Depuis sa retraite, Jacques Chirac a lancé sa Fondation en faveur du développement durable et du dialogue des cultures - c'est un grand amoureux de l'Asie et c'est grâce à lui qu'est sorti de terre le musée du Quai Branly. Il a également publié le second tome de ses mémoires, véritable succès en librairie.
Cette condamnation doit être un grand choc pour Jacques Chirac, son épouse Bernadette et toute sa famille. L'ancien président de la République peut bien sûr faire appel de sa condamnation. Ses proches et ses avocats devraient l'encourager à le faire...