La Cinémathèque française a annoncé à l'AFP mercredi 8 novembre 2017 le report sine die, "dans un souci d'apaisement", de la rétrospective consacrée au réalisateur Jean-Claude Brisseau, condamné en 2005 pour le harcèlement sexuel de deux jeunes actrices qui espéraient décrocher un premier rôle dans son long métrage Choses secrètes (2002).
"Dans un souci d'apaisement, Costa-Gavras, président de La Cinémathèque française, a décidé de repousser la rétrospective consacrée à Jean-Claude Brisseau, initialement prévue en janvier 2018", indique l'institution culturelle dans un communiqué. "Il espère qu'elle pourra se tenir très prochainement, dans un climat plus serein et plus propice à la bonne réception de cette oeuvre importante du cinéma français", précise le texte.
La Cinémathèque française est dans le collimateur d'organisations féministes pour avoir organisé une rétrospective (jusqu'en décembre) consacrée au cinéaste franco-polonais Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles, puis une autre consacrée à Jean-Claude Brisseau. Une manifestation de féministes, dont des Femen, s'est tenue fin octobre, le soir de l'ouverture de l'hommage au réalisateur du Pianiste en sa présence.
"Minimiser ou relativiser les viols ou les agressions sexuelles selon le talent ou la notoriété de la personne mise en cause" contribue à "la culture du viol", a ensuite estimé la secrétaire d'Etat en charge de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Elle s'était dite "choquée" par la programmation d'une rétrospective consacrée au réalisateur de Noces blanches (le premier film de Vanessa Paradis en 1989, qui lui a valu le César du meilleur espoir).