Dans les années 90, difficile de voir la télévision sans Christophe Dechavanne et Jean-Luc Delarue ! Les deux hommes sont tout aussi populaires l'un que l'autre et font partie des grands noms du milieu, sur des créneaux différents : le premier apprécie le divertissement, le deuxième les sujets de société. Ce qui ne les empêche pas de s'apprécier et même de se rapprocher au moment de la création de Réservoir Prod, la société de production de Jean-Luc Delarue.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les producteurs de l'émission pour le Sidaction font appel à eux en 1998 : tentant de créer un grand rendez-vous, ils imaginent qu'avec ces deux hommes incontournables, l'émission ne pourra être qu'un succès. Mais c'est mal connaitre leur caractère... et surtout leur rivalité professionnelle : selon Vincent Meslet, auteur de la biographie Jean-Luc Delarue la star qui ne s'aimait pas, la soirée a en effet viré au cauchemar en coulisses.
En effet, si les deux présentateurs ne laissent rien voir à l'antenne, ils sont furieux de devoir partager la lumière et pensent toujours que l'autre est plus mis en avant. Et c'est le producteur Franck Saurat qui en subit les retombées : selon le biographe en effet, l'homme est "convoqué" par chacun des deux animateurs qui lui reproche de favoriser l'autre. Une situation difficile qu'il aura du mal à pardonner à Jean-Luc Delarue, qu'il pense "dingue" et "si rapidement violent".
Cependant, le présentateur, bien loin de se froisser, saura se faire pardonner : il invite Franck Saurat à déjeuner et tous les deux se réconcilient quelques semaines plus tard. Une réconciliation qui mènera à une grande collaboration. En effet, tous les deux devenus rapidement fusionnels, ont monté une autre société de production ensemble, que Franck Saurat dirige seul désormais.
Christophe Dechavanne, quant à lui, s'était montré très touché de la mort de Jean-Luc Delarue, survenu le 24 août 2012 alors que le présentateur n'avait que 48 ans et lui avait rendu un bel hommage à la télévision. "Moi j'ai connu Jean-Luc il y a très longtemps [...]. C'était un type brillant qui était très drôle, c'était un type cynique, surtout envers lui-même. [...] C'est quelqu'un que j'aimas beaucoup, on a été très proches ensuite on s'est peu vus, puisque tout brillant qu'il soit, il était un peu givré comme on l'est tous. On avait en fait un profond respect l'un pour l'autre, on se le disait, on s'envoyait des mots", avait-il raconté sur BFM TV le jour de sa mort.