En décidant de rendre hommage au cinéma français pour sa 10e édition, le Festival International du Film de Marrakech, qui s'est ouvert dans la soirée de vendredi et se tiendra jusqu'au 11 décembre, s'est assuré la présence de bien des représentants du septième art hexagonal.
Le tapis rouge inaugural en a attesté, avec une magnificence et un glamour quasi hollywoodiens, mais aussi et surtout avec la venue de tant de couples français qu'on aurait pu se croire sur la Croisette en plein festival de Cannes !
Le prince Moulay Rachid du Maroc s'est fait un devoir et un honneur d'accueillir à tour de rôle chacun des prestigieux invités de ce millésime 2010 dont le jury présidé par l'impeccable et captivant John Malkovich - un jury par ailleurs composé de Faouzi Bensaidi (acteur, réalisateur et scénariste-Maroc), Gabriel Byrne (acteur, producteur et scénariste-Irlande), Maggie Cheung (actrice-Hong Kong), Gael Garcia Bernal (acteur, producteur et réalisateur-Mexique), Benoît Jacquot (réalisateur, scénariste et metteur en scène-France), Eva Mendes (actrice-Etats Unis), Riccardo Scamarcio (acteur- Italie) et Yousra (actrice - Egypte).
Des couples magiques...
Parmi les amoureux célèbres qui avaient délaissé les rudeurs de l'hiver hexagonal pour la douceur de la cité marocaine et la ferveur de son festival, on a pu admirer : Christophe Lambert avec une Sophie Marceau envoûtante à son bras, Jean Dujardin et Alexandra Lamy énergiques et radieux, Karine Silla et Vincent Perez, Claude Miller et sa femme, Charlotte Rampling et son compagnon Jean-Noël Tassez, ou encore Gilles Lellouche et Mélanie Doutey, immanquablement tendres et d'une élégance remarquable.
Leurs complices à l'écran dans Les Petits Mouchoirs, Guillaume Canet et Marion Cotillard, à l'applaudimètre, se positionnent dans le haut du panier : alors que le couple vedette triomphe au box-office avec sa bande de potes dans la nouvelle réalisation de mister Canet, son apparition a été très remarquée, notamment du fait de la toilette d'une Marion enivrante qui, une fois dans la salle, s'est occupée de soigner les détails : très complice avec son bien-aimé, on l'a vu réajuster le noeud papillon de celui-ci, tandis qu'il trouvait les mots pour la déconcentrer et la faire rire.
Comme dirait Frank Dubosc : "Marrakech que c'est beau !"
A quelque minutes de l'ouverture officielle du festival, avec la projection inaugurale du film Henry's crime, de Malcolm Venville et avec Keanu Reeves, présent pour l'occasion, c'est Mélita Toscan du Plantier, directrice du FIFM que fonda feu son mari décédé en 2003, qui a pris la parole : "Dix ans est plus que l'âge de raison, le festival atteint la maturité à travers son identité sans cesse affirmée, la découverte de nouveaux talents et la confirmation d'esprits prometteurs", s'est-elle enthousiasmée. Profondément émue par l'hommage rendu en ouverture à Serge Toscan du Plantier (via la projection d'un film de quatre minutes de Nabil Kdich), elle a reçu des mains de Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque française, un prix honorifique.
L'émotion intense de Melita Toscan du Plantier, l'hommage à son défunt mari...
Melita Toscan du Plantier s'est remémorée la naissance de l'idée d'un hommage : "Quand on a parlé de la dixième édition, Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid a de suite dit "il faudra faire un hommage à Daniel" en tant que fondateur du Festival, puisque c'est Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui avait confié à mon mari cet évènement. Il en a été le président les deux premières années, et Son Altesse Royale est devenu président de la Fondation du Festival à partir de la seconde année."
Et c'est évidemment avec une profonde et très vive émotion qu'elle a honoré la mémoire de son défunt mari, en présence de si nombreuses perosnnalités : "C'est une édition très particulière car il y a eu en ouverture cet hommage rendu à mon mari. Je suis toujours bouleversée quand je vois des images de lui et quand j'entends sa voix. Ce n'était pas évident pour moi d'être sur scène après le discours qu'a fait Serge Toubiana, le directeur de la cinémathèque française, sur Daniel. Cette émotion particulière du dixième FIFM vient aussi du fait que, tout à coup, nous sentons une certaine reconnaissance, par la venue de toutes ces personnalités du monde entier. Enfin, dans le cadre de l'hommage au cinéma français, il y a à Marrakech une délégation française magnifique, dont je connais presque tous les membres personnellement et qui ont travaillé ou connu amicalement mon mari. Car quand j'ai connu Daniel, j'étais responsable des comédiens et des réalisateurs à Unifrance film et c'était mon rôle de convaincre et d'amener de grandes délégations. De fait, leur venue me rappelle un peu ce passé, l'époque de cette rencontre où l'on voyageait à travers le monde avec de grandes délégations. Je suis deux fois plus émue pour cette édition."
G.J.