Alors que son Adèle Blanc-Sec (voir la bande-annonce ci-dessus) cartonne en salles et s'est installé en tête des sorties de mercredi, le cinéaste et producteur Luc Besson (que nous avions rencontré lors du dernier Festival de Cannes) va enfin voir l'un de ses rêves les plus fous se réaliser : sa grande Cité du Cinéma, qu'il nous avait présentée il y a quelques mois, un immense complexe de production qu'il fantasmait depuis plusieurs années.
En effet, à cause du manque de structures adéquates en France, Luc Besson avait quasiment toujours dû aller tourner ailleurs ses projets pharaoniques. Mais dorénavant, le réalisateur du Cinquième Elément, de Nikita et de Léon, aura vraiment les moyens de réaliser ses envies les plus folles... à domicile !
Car oui, après de fausses rumeurs d'abandon au début de l'année - suite au désistement de deux banques, à cause de la crise, lors du tour de table -, sa Cité du Cinéma tant rêvée, tant fantasmée, va véritablement voir le jour dans les prochains mois.
A l'instar de Rome avec Cinecitta et de Los Angeles avec Hollywood, Besson a souhaité créer d'immenses studios de tournage, de production et de post-production, en région parisienne, sur un site en Seine-Saint-Denis, où les premiers coups de pioche vont être donnés prochainement sur l'ancienne centrale thermique de Saint-Denis. Des travaux titanesques qui dureront environ deux ans, pour une ouverture du site en septembre 2012.
Hier, le tour de table financier - environ 160 millions d'euros - a été bouclé avec notamment les investisseurs Vinci Immobilier, la Caisse des Dépôts et le groupe audiovisuel Quinta, qui ont réuni la somme nécessaire à faire sortir de terre ce projet fou mais pourtant ô combien indispensable à la production française et européenne.
Ce très grand complexe dédié au septième art s'étendra sur 62 000 m2 et comportera notamment neufs plateaux de tournage (mesurant entre 600 m2 et 2200 m2), 20 000 m2 de bureaux de production (dont les trois quarts seront occupés par EuropaCorp, la société de Luc Besson), des loges pour les artistes, une grande salle de projection, plusieurs restaurants, des ateliers de formation aux métiers du cinéma, ainsi que la fameuse Ecole nationale supérieure Louis-Lumière, qui quittera donc Noisy-le-Grand où elle se trouve actuellement, pour faire peau neuve dans cette Cité du Cinéma.
"Ce sera une fantastique usine à rêve", avait expliqué Luc Besson lors de la présentation du projet il y a quelques mois. "Les différentes étapes de la fabrication des films s'y dérouleront. D'ailleurs, je serai le premier réalisateur à y tourner. Et ma société, EuropaCorp, sera installée sur le site".
Un rêve qui devient enfin une réalité pour Besson, et qui permettra à nos cinéastes d'avoir tous les moyens pour réaliser leurs oeuvres, ainsi qu'aux réalisateurs étrangers de pouvoir venir tourner à Paris dans des conditions optimales.
Mais comme deux bonnes nouvelles - le succès d'Adèle Blanc-Sec et le lancement des travaux de la Cité du Cinéma - n'arrivent jamais seuls, une troisième bonne nouvelle bessonienne vient de nous arriver : le documentaire sur Villiers-le-Bel qu'il a produit via EuropaCorp, et retraçant la vie de cette cité après les morts de deux jeunes, en 2007, à la suite d'une collision entre leur mini-moto et une voiture de police, est finalement achevé... avec une petite année de retard. Nous pourrons découvrir Les Enfants de Villiers, documentaire engagé sur le déroulement du drame, les deux nuits d'émeute et leur traitement médiatique, avant la fin de l'année.
Adam Ikx