Le grand metteur en scène Luc Bondy est décédé à l'âge de 67 ans, a-t-on appris de l'AFP ce samedi 28 novembre. L'agence cite l'Odéon-Théâtre de l'Europe, dont il était le directeur depuis 2012.
Malade, il avait dû reporter récemment la création d'Othello, prévue à partir de janvier, après avoir récemment brillé avec les mises en scène de pièces telles que Les Fausses confidences de Marivaux avec Isabelle Huppert et Louis Garrel ou le célèbre Tartuffe de Molière. Sur Twitter, la ministre de la Culture Fleur Pellerin s'est dite "bouleversée d'apprendre la disparition ce matin de Luc Bondy", saluant en lui "l'un des plus grands metteurs en scène européens".
"Accompagné depuis ses années de jeunesse par la maladie, a souligné le président François Hollande dans un communiqué, il ne renonçait à rien, travaillant sans cesse, souffrant, mais restant infatigablement à l'oeuvre [et a] incarné, par son histoire personnelle et par son travail exceptionnel, l'Europe de la culture."
Né à Zürich en 1948 et descendant d'une longue lignée d'hommes de lettres et de culture, Luc Bondy s'est imposé en quatre décennies comme un metteur en scène incontournable, une légende du théâtre. Egalement croisé au cinéma (acteur dans Les Années de plomb de Margarethe von Trotta, réalisateur pour Ne fais pas ça en 2004), Bondy s'est essentiellement illustré sur les planches, dès les années 1970, en Allemagne, des Chaises d'Eugène Ionesco à Comme il vous plaira de William Shakespeare ou encore On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset. Couronné de succès, le metteur en scène, après avoir brillé à Cologne, Bruxelles ou Berlin, finit par se retrouver dans le fameux Théâtre des Amandiers pour signer Le Conte d'hiver de William Shakespeare en 1988. Il adaptera Mozart (Don Giovanni et Les Noces de Figaro) et montera Racine (Phèdre), Beckett (En attendant Godot), Tchekhov (La Mouette) ou encore Marivaux (La Seconde Surprise de l'amour).
En 2012, il avait remplacé Olivier Py à la tête du théâtre de l'Odéon, avec la volonté d'y présenter un "théâtre européen" et "tourné vers l'avenir". Le remplacement d'Olivier Py avait suscité à l'époque une vive controverse, qui s'était apaisée au vu du bilan artistique de Luc Bondy à l'Odéon et avec la nomination d'Olivier Py au Festival d'Avignon.