Annoncé sur Twitter, la mort de la cinéaste Chantal Akerman a été officialisée par Libération. Elle s'est éteinte lundi 5 octobre à l'âge de 65 ans.
Née à Bruxelles, Chantal Akerman est une figure du courant moderniste des années 1970 et du cinéma d'auteur belge à qui elle a offert quelques films cultes pour les cinéphiles, de Je, tu, il, elle (1974) à Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975) en passant par Un Divan à New York (avec Juliette Binoche, 1996) ou encore La Captive (avec Stanislas Merhar et Sylvie Testud, 2000). Elle a influencé bon nombre de cinéastes contemporains, dont un certain Gus Van Sant.
Au mois d'août, elle était au Festival de Locarno pour y présenter son tout dernier film, No Home Movie. Ce long métrage dresse le portrait de sa propre mère, une "femme arrivée en Belgique en 1938 fuyant la Pologne, les pogroms et les exactions", dans ses derniers jours, enfermée dans son appartement à Bruxelles. Sa précédente réalisation, La Folie Almayer, mettait en scène Stanislas Merhar dans la peau d'un Européen s'accrochant à ses rêves de fortune par amour pour sa fille.
"Elle allait très mal", a commenté l'écrivain Olivier Steiner qui révèle, dans un hommage publié sur sa page Facebook, qu'il était hospitalisé, tout comme elle, à Epinay au printemps dernier. "Moi je lui parlais du livre que je voulais faire sur Chéreau, elle me parlait du film qu'elle voulait faire d'après Dostoïevsky et Michael Jackson, elle était géniale. Chantal, je l'adorais." Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes et directeur de l'Institut Lumière Lyon, a également confié qu'il se faisait une joie d'accueillir la réalisatrice dans le cadre du Festival Lumière (du 12 au 18 octobre) pour fêter la restauration du film Je, tu, il, elle.