

Frenchie, self-made-man, ami des stars... Si Christian Audigier était connu pour porter ces étiquettes, c'est en tant que neveu et bras droit - pour la marque Ed Hardy notamment - que Vincent a connu le fameux créateur. Quelques jours après sa mort, d'un cancer à seulement 56 ans, il revient sur la personnalité hors norme du copain de Johnny Hallyday mais aussi sur son combat contre la maladie sur le site de Paris Match.
Fêtard mais surtout "travailleur acharné"
De Saint-Tropez à Los Angeles, Christian Audigier adorait la fête. Mais malgré cette image de noctambule habitué de la jet-set, c'était avant tout un "travailleur acharné", selon Vincent. "Il était quelqu'un de simple qui passait ses journées à travailler, assure son neveu. C'est comme cela que ses marques ont marché plus que les autres. Il arrivait au bureau le matin à 6h30 avant tout le monde, et ne voulait jamais partir (...) son obsession était de réussir", ajoute son neveu qui se souvient d'un créateur obsédé par la presse people US lui servant à repérer les tendances et lui ayant donné sa fameuse idée de donner des casquettes aux stars.
Une "vie saine et normale", accompagnée de sa belle Nathalie, qui n'empêchait pas Christian Audigier de partir dès que possible en voyage, en bon aventurier et épicurien. "Tout ce qu'il voulait c'était être au Brésil quand il faisait froid en Californie, être à Ibiza quand il faisait froid au Brésil avec un peu la Thaïlande entre les deux. Il suivait le soleil", se souvient Vincent à propos du créateur d'Avignon, surnommé "le Vif" par ses amis, qui lui ont rendu un bel hommage dans sa propriété de Miami il y a quelques jours.
Un combat devant les caméras
Malheureusement, l'incroyable destin de Christian Audigier prendra fin à cause de la maladie. À la fin de l'année dernière, on diagnostique au père de famille un syndrome myélodysplasique (MDS). Ce qui n'a pas empêché l'ami des stars de garder son optimisme et son goût de vivre, le fondateur d'Ed Hardy ayant même l'idée de filmer son combat. "Personne, lui compris, ne s'est rendu compte vraiment de ce que c'était, raconte Vincent. Quand il est tombé malade, il ne s'est pas dit, je vais mourir. En décidant de filmer son traitement, c'était comme s'il s'agissait d'un projet que lui avait voulu, dont il avait lui-même décidé. Ce n'était pas quelque chose qui lui était tombé dessus."
Avec toute sa volonté et sa détermination qu'on lui connaissait, Christian Audigier avait alors envie de "montrer à tout le monde" comment il allait "vaincre la maladie" et faire des "belles images". "L'idée d'un documentaire n'est pas nouvelle. Christian a toujours voulu être filmé, photographié. Quand il a fait sa crise cardiaque, quand sa femme a accouché, il y a toujours eu des caméras autour (...) au lieu de s'apitoyer sur son sort, ça l'a occupé à temps plein. Ses docteurs sont devenus ses amis. Il les a mis dans son "reality show"", raconte Vincent à propos du documentaire qui pourrait bientôt voir le jour, selon la volonté de sa veuve Nathalie.
La dernière nuit de Christian Audigier
Avec émotion, Vincent raconte également les trois dernières semaines passées au quotidien avec Christian Audigier qui, jusqu'au bout, a cru s'en sortir. "Je dormais là-bas presque toutes les nuits. Il a eu quelques périodes de lucidité (...) Il m'a pris la main. Je lui ai dit que je l'aimais. Il m'a dit : "Tu es adorable". Ça m'est resté parce que ce n'est pas comme cela qu'il parle d'habitude", dit-il, évoquant ensuite ses blagues que son oncle continuait à faire à ses proches venus d'Avignon comme Jean-Yves, un ami qui n'a pas pu retenir ses larmes en voyant l'état de santé du créateur.
Et si Christian Audigier saura le consoler avec des paroles pleines d'optimisme, la fin sera malheureusement imminente, intubé après avoir perdu l'usage de la parole. "Pendant deux semaines, on a regardé des films avec lui, explique Vincent. La dernière nuit, on était là avec Nathalie. La dernière chose que je lui ai dit c'est que des articles sur Facebook rapportaient sa mort alors qu'il était encore devant moi en train de respirer. Je me disais, ça le fera peut-être rire et peut-être qu'il se réveillera pour les regarder."