Le procès du docteur Conrad Murray suit son cours devant la Cour supérieure de Los Angeles. Il est accusé d'homicide involontaire sur son patient Michael Jackson, décédé le 25 juin 2009 d'une surdose médicamenteuse, victime d'une dose mortelle de propofol, un puissant anesthésiant. La défense avance que le chanteur de 50 ans se l'est auto-administré lorsque le praticien est sorti de sa chambre l'espace d'un instant.
Hier mardi 11 octobre, c'est le témoignage du docteur Christopher Rogers, médecin légiste à l'institut médico-légal du comté de Los Angeles, ayant réalisé l'autopsie du corps de Michael Jackson, qui a fait grand bruit. Le spécialiste a tout simplement réfuté la thèse de l'auto-administration.
Accompagné de la projection par l'accusation d'une photo choc, celle du cadavre nu de la star, allongé sur la table d'autopsie, les parties génitales barrées d'un placard noir, provoquant la sortie de la cour de Katherine Jackson et de Rebbie, la mère et la soeur de MJ, le docteur Rogers a donné sa version des faits.
Interrogé par le procureur David Walgren sur sa décision de qualifier la mort de la popstar d'homicide, le Dr Rogers a affirmé que la mort de Michael Jackson était due à "une grave intoxication au propofol", et que "les circonstances ne peuvent appuyer l'auto-administration" du propofol.
Puis le Dr Rogers a rappelé : "Le Dr Murray a dit qu'il avait quitté la chambre de Michael Jackson pendant deux minutes après lui avoir administré le propofol et qu'à son retour il ne respirait plus. Pour s'auto-administrer une dose, il aurait fallu que Michael Jackson se lève, alors qu'il était déjà sous l'influence du propofol, qu'il ait été capable de se l'administrer, que le propofol fasse son effet, et qu'il arrête de respirer, tout cela en deux minutes. Pour faire dormir Michael Jackson, le Dr Murray aurait dû lui donner, à intervalles réguliers, (l'équivalent de) deux ou trois cuillères à soupe de propofol par heure."
D'une part, il a avancé qu'il n'y avait aucun appareil de dosage approprié dans la chambre, et que d'autre part le propofol "n'est pas le médicament approprié" pour traiter l'insomnie.
Interrogé sur l'état de santé général de Michael Jackson, le Dr Rogers a affirmé qu'il était "en meilleure santé que la moyenne des personnes de son âge", mais a confirmé que le chanteur avait la "prostate gonflée", preuve qu'il avait "des difficultés à uriner".
Dans la matinée, dans l'enregistrement de l'interrogatoire du Dr Murray par les enquêteurs de la police deux jours après la mort de la star, le praticien avait révélé que le chanteur était pratiquement aveugle. Sa vue "était très, très mauvaise. On peut dire qu'il était aveugle".
L'avocat de Conrad Murray, Michael Flanagan, a fait son contre-interrogatoire auprès du Dr Rogers. Il lui a demandé si le propofol ne pouvait être prescrit dans certains cas d'insomnie chronique. "En général, je considère que le propofol n'est pas approprié pour traiter l'insomnie", a-t-il répondu. "Mais avez-vous fait des recherches sur le type d'insomnie de Michael Jackson ?", a insisté M. Flanagan. "Non", a répondu le médecin.
La bataille continue.
Rappelons que le docteur Conrad Murray risque quatre ans de prison.