Il n'est jamais facile de dire adieu à ceux que l'on aime et les proches de Philippe Tesson sont en mesure de le confirmer. Ce vendredi 10 février, ils se sont donné rendez-vous en l'église Saint-Germain des Prés pour accompagner l'écrivain, disparu le 1er février dernier, dans son dernier voyage. Une ambiance solennelle et sombre régnait sur le parvis de l'établissement, une foule silencieuse étant venue soutenir la famille et l'entourage de l'ancien journaliste.
En femme de lettres et amoureuse de la langue française, Brigitte Macron s'est rendue aux obsèques au côté de José Pietroboni, son chef du protocole. Elle a croisé les regards plein d'émotion des trois enfants de Philippe Tesson : Sylvain, 50 ans, Stéphanie, 53 ans et Daphné, la petite dernière de 44 ans. Par sa présence, la première dame a tenu à représenter le président de la République et réaffirmer toute l'admiration et le respect que la France avait et continuera d'avoir pour Philippe Tesson.
Enfants et petits-enfants ont également pu compter sur le soutien de nombreuses personnalités, à l'image de Claire Chazal, son ex-compagnon Philippe Torreton et sa femme Elsa Boublil, François-Eric Gendron, Michel Leeb et son épouse Béatrice, Jack Lang, Frédéric Beigbeder, Jean-Pierre Chevènement, Bruno Le Maire ou encore Francis Huster.
Le journaliste Philippe Tesson, qui a chroniqué la vie politique et culturelle en France pendant plus d'un demi-siècle, est décédé à l'âge de 94 ans. Ce patron de presse, entrepreneur, homme de théâtre, mais aussi polémiste connu pour son franc-parler, s'est éteint à son domicile de Chatou (Yvelines) mercredi, a indiqué le jury du prix Interallié. Rédacteur en chef du légendaire journal Combat (1960-1974), Philippe Tesson a fondé son propre journal, Le Quotidien de Paris, qu'il a dirigé pendant 20 ans (1974-1994). Il a été pendant plus d'une décennie critique dramatique au Canard enchaîné et longuement chroniqueur, théâtral au Figaro Magazine et politique sur le site internet du Point.
Il a signé des essais politiques comme De Gaulle Ier en 1965 ou Où est passée l'autorité?" en 2000. Ses grandes passions, le théâtre et la littérature, lui viennent de sa mère. "Elle m'a appris la supériorité de l'expression sur l'introversion. Elle était théâtrale et extravertie", racontait-il au Temps. Côté littérature, il a animé une émission sur France 3 (Ah! quels titres), été chroniqueur sur Paris Première et dirigé l'hebdomadaire Les Nouvelles Littéraires. Il a rejoint le jury du prix Interallié en 1993. Côté théâtre, cet amateur de piano dirigeait avec sa fille Stéphanie le Théâtre de Poche-Montparnasse depuis 2013 et avait racheté une librairie, une revue (L'Avant-scène théâtre) et une maison d'édition (Quatre vents). Avec ses deux autres enfants (la journaliste Daphné et l'écrivain voyageur Sylvain), il se ressourçait dans la maison familiale en bord de Seine, comme le raconte avec humour le prix Interallié 2022, Roman fleuve de Philibert Humm. Jusqu'à ce triste jour du 1er février.