Au nom du silence et de la violence, Ryan Gosling est à nouveau l'attraction du prochain long-métrage de Nicolas Winding Refn, Only God Forgives. Avant d'entrer en compétition officielle au Festival de Cannes, le thriller du réalisateur de Drive vient de dévoiler trois nouveaux extraits, après avoir servi sur un plateau une bande-annonce alléchante.
Peu ou pas de contexte au menu de ces trois extraits, pourvu que le spectateur soit d'emblée glacé par l'ambiance et ses décors étouffants. Éclairé par Larry Smith à qui l'on doit déjà les photographies d'Eyes Wide Shut et du très violent Bronson (également de Nicolas Winding Refn, avec Tom Hardy), Only God Forgives nous plonge dans un Bangkok entre ses bas-fonds dangereux et sa luxure stylisée au possible.
Dans le premier extrait, on découvre Julian, le personnage qu'interprète Ryan Gosling. Une banquette, notre personnage principal dans un coin, deux autres, rieurs, d'origine asiatique à l'autre bout. Sans raison apparente (pour l'instant), il se dirige vers eux et fait parle,r avec tranquillité et toujours dans un silence troublant, ses poings. Il prend à partie un homme en costume blanc après lui avoir écrasé son verre de whisky sur le visage, puis le traîne le long d'un couloir à l'aide de ses deux doigts dans la bouche. La musique – toujours signée Cliff Martinez – s'intensifie, l'extrait s'arrête alors.
Cette intensité, Nicolas Winding Refn, va la travailler dans un surprenant deuxième extrait, très poseur en l'état. Ici, on se concentre sur le personnage de la mère tyrannique que joue Kristin Scott Thomas. La scène se déroule dans un restaurant où l'influente mère reçoit Julian accompagné de sa compagne, très élégante. La discussion bifurque alors vers les rentrées d'argent de Julian ou encore sa rivalité (sur une base de virilité) avec son défunt frère. Gosling, impassible, ne quitte pas du regard sa mère, visiblement bousculée par la mort de son premier fils. Devenue blonde, Kristin Scott Thomas y est totalement surprenante.
Enfin nouveau changement de décor pour le troisième et dernier extrait, qui nous emmène dans un bar de Bangkok où se trouve un ancien flic ne répondant à aucune loi, joué par Vithaya Pansringarm. Survivant à la fusillade, il poursuit alors son agresseur pour le coincer d'une manière aussi simple que violente.
Si la violence, celle des gestes comme celle des mots, est omniprésente, c'est aussi pour souligner que Only God Forgives sera interdit aux moins de 16 ans. Un degré de violence très supérieure à celle de Drive, laquelle dérangeait déjà (la scène de l'ascenseur est devenue culte depuis) le spectateur.
Après sa présentation à Cannes, "Only God Forgives" sortira dans la foulée en France le 22 mai.