En suspens depuis le 8 juillet dernier, le procès d'Oscar Pistorius a repris ce jeudi 7 août 2014, avec le réquisitoire du procureur du tribunal de Pretoria, en Afrique du Sud. Pendant plus de cinq heures, ce dernier a chargé l'ex-champion paralympique, accusé d'avoir tué sa petite amie Reeva Steenkamp dans la nuit du 14 février 2013. Le sportif affirme depuis le début qu'il pensait avoir à faire avec un cambrioleur. Persuadé de sa culpabilité, le procureur Gerrie Nel a requis une "condamnation pour meurtre".
Les premiers coups sont donc tombés sur le clan Pistorius. En effet, alors que l'accusation avait jusqu'au 30 juillet pour rendre à la juge Thokozile Masipa son mémorandum sur ce drame, la défense avait jusqu'au 4 août avant la reprise du procès. Et pour le premier des deux jours de plaidoirie, c'est donc le procureur Gerrie Nel qui s'est d'abord exprimé. Celui-ci a relevé "13 mensonges" prononcés selon lui par Oscar Pistorius au cours des cinq mois de procès. "La version de l'accusé, disant qu'il s'est approché du danger [les toilettes de leur maison où la jeune femme a été tuée de quatre balles, NDLR] sans avoir eu d'échange avec sa victime, est non seulement improbable, mais en réalité désastreuse pour sa défense. Aucune cour n'acceptera favorablement la version d'un accusé qui s'est délibérément mis en danger [Pistorius affirme qu'il pensait être victime d'un cambrioleur, NDLR] et qui ensuite a agi en position d'auto-défense", a notamment déclaré Gerrie Nel.
Le procureur, qui reprendra la parole en dernier au cours de la journée du vendredi 8 août après la prise de parole de la défense d'Oscar Pistorius, a cherché à démontrer toutes les contradictions de la version donnée par le sportif. "Que cette version soit retenue ou non, l'accusé ne peut pas échapper à une condamnation pour meurtre", a-t-il déclaré. Il reste persuadé que Pistorius a tué sa compagne après une violente dispute qui l'a contrainte à se réfugier aux toilettes. Le procureur Gerrie Nel s'appuie, entre autres, sur des témoins qui ont entendu des cris terrifiants de femme entre les coups de feu, sur la personnalité colérique et impulsive de l'athlète, ainsi que sur des textos inquiets retrouvés dans le portable de Reeva Steenkamp.
Une fois les plaidoiries effectuées, la juge Thokozile Masipa prendra tout le temps nécessaire pour rendre son verdict et, le cas échéant, la sentence. Oscar Pistorius risque jusqu'à vingt-cinq ans de prison.
Thomas Montet