Le procès d'Oscar Pistorius, qui devait initialement se terminer jeudi dernier, sera finalement prolongé jusqu'en mai... Des semaines d'audience pour l'athlète sud-africain, qui doit répondre du meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp et qui voit sa thèse de l'accident être petit à petit détruite par l'accusation.
Messages échangés
Et ce lundi 24 mars, date de reprise après plusieurs jours d'interruption, n'a pas aidé Oscar Pistorius. Celui que l'on surnomme Blade Runner, allusion aux lames d'acier qui lui servent de prothèses de jambes, affirment qu'il a abattu Reeva Steenkamp par accident, la prenant pour un cambrioleur. Une thèse rejetée par le procureur, qui assure qu'il a tué la jeune femme a été tuée de sang-froid.
Si Oscar Pistorius clamait à qui veut l'entendre que Reeva et lui étaient "très amoureux", l'analyse de messages échangés par le couple semble démontrer l'inverse. Un expert de la police est venu à la barre expliquer comment il avait décrypté la messagerie instantanée de la jeune femme et ce qu'il avait tiré de ses analyses.
Des conclusions glaçantes...
Le 27 janvier 2013, Reeva Steenkamp assiste aux fiançailles de l'un de ses meilleurs amis. Manifestement, Oscar Pistorius est pris d'une crise de jalousie et fait un esclandre, obligeant le couple à quitter les lieux. Plus tard, elle envoie un message à son homme : "Depuis que tu es rentré du Cap, tu m'agresses constamment et je comprends que tu sois malade, mais c'est méchant. (...) Je n'ai flirté avec personne aujourd'hui. Ça me rend malade que tu aies suggéré ça et que tu aies fait une scène à table qui nous a fait partir plus tôt."
Le jeune mannequin à la célébrité croissante évoque ainsi "sa déception" et se plaint d'une "relation déséquilibrée" où lui a le droit d'être "en colère" ou "distant", mais pas elle. Et Reeva Steenkamp de conclure : "Parfois, j'ai peur de toi, la façon dont tu me parles et dont tu réagis. (...) Tu me rends heureuse 90% du temps et on est super bien ensemble, mais je ne suis pas une autre de ces pétasses rabat-joie. (...) Pourquoi continuer ? Je me fais agresser et tu te plains que tu n'aimes pas ma voix et mon accent."
Un échange qui laisse planer le doute sur le caractère idyllique de la relation qu'Oscar Pistorius assurait vivre avec sa blondissime compagne... D'autant plus qu'un autre message, lui aussi adressé à Reeva, lève un peu plus le voile sur la paranoïa d'Oscar Pistorius. Il lui demande ainsi de ne pas évoquer l'incident du Tashas, le restaurant où il avait fait feu et manqué de blesser un des convives, demandant à l'un de ses amis, Darren Frescoe, de s'accuser à sa place. "S'il te plaît, mon ange, ne dis rien à personne. Darren a dit à tout le monde que c'était de sa faute. Je ne peux pas me permettre que ça sorte. Les mecs ont promis de de rien dire", écrit-il ainsi.
"Des cris de terreur"
Autre témoignage à charge ce lundi, celui d'une autre de ses voisines, Anette Stipp. Celle-ci a une fois de plus raconté ce que la plupart des témoins ont dit depuis le début du procès, évoquant des cris terrifiants et des coups de feu la nuit du 14 février 2013, nuit où Reeva Steenkamp est morte.
"J'ai entendu trois... ce qui m'a semblé être des coups de feu. Et puis, c'était quelques instants après les coups de feu, j'ai entendu une dame crier. Des cris de terreur, de terreur", a-t-elle déclaré. Un témoignage concordant avec celui d'autres témoins et contre-disant la défense d'Oscar Pistorius, qui assure que les coups de feu tirés étaient trop rapprochés et les blessures de Reeva Steenkamp trop graves pour qu'elle puisse crier.
"Après la première série de coups de feu, une femme a clairement crié pendant un certain temps, a poursuivi Anette Stipp. Juste avant la deuxième série de coups de feu, il y a eu un hurlement d'homme, et puis après les coups de feu, c'est redevenu tranquille." Autre indication troublante de cette voisine, elle a assuré que les lumières étaient allumées chez Oscar Pistorius, et que la fenêtre de la salle de bain était ouverte, alors que l'athlète a toujours assuré avoir tiré dans le noir et que toutes les fenêtres étaient fermées.
De nouvelles dépositions qui mettent un peu plus à mal la défense d'Oscar Pistorius, lequel reste désespérément prostré sur le banc des accusés, quand il ne vomit pas à l'énoncé des détails sordides de la mort de Reeva Steenkamp...