La semaine du 18 au 24 avril 2016 restera dans l'histoire de la musique. Prince, Papa Wemba et Billy Paul : trois icônes nous ont quittés en l'espace de quatre jours. Des disparitions surprenantes et prédites pour les deux premiers...
Lors de son dernière apparition publique, au cours d'une dance party dans sa résidence/studio d'enregistrement à Chanhassen (Minnesota), Prince a déclaré à son public : "Attendez quelques jours pour les prières." Papa Wemba aussi a fait une prophétie avant sa mort ! C'était le 10 mars, face au présentateur Serge Fattoh de l'émission Afronight, diffusée sur Télésud.
À la question "Avez-vous [plus] peur du dernier voyage ou du dernier concert ?", Papa Wemba répond : "Je crois que je partirai sur scène, devant tous les fans qui seront là... J'en ai l'impression parce qu'il m'arrive par moment, je le dévoile maintenant, d'avoir la sensation de planer. (...) Je ne sais comment l'expliquer, peut-être que je partirai comme ça, un jour." La superstar congolaise est décédée dimanche 24 avril à Abidjan, après un malaise en plein concert. Papa Wemba, 66 ans, était la tête d'affiche de la 9e édition du festival FEMUA.
De nombreuses personnalités ont rendu hommage à cet ambassadeur de la musique congolaise et africaine dans le monde. Wyclef Jean, son ex-protégé Koffi Olomidé, Fally Ipupa, Booba, Maître Gims, Youssoupha (fils d'une autre star de la chanson congolaise, Tabu Ley Rochereau, mort en 2013) et les footballeurs Samuel Eto'o, Yaya Touré et Blaise Matuidi ont publié sur Twitter et Instagram des statuts déplorant sa disparition ainsi que des photos de l'étoile éteinte.
Papa Wemba, né Jules Shungu Wembadio et anciennement connu sous le nom de Jules Presley, est considéré comme le père de la musique congolaise contemporaine. Star de la world music et créateur du mouvement de la Sape en République démocratique du Congo (ex-Zaïre), il a donné naissance à plusieurs nouvelles icônes de la chanson africaine, dont Koffi Olomidé, Reddy Amisi et feu King Kester Emeneya (mort en 2014), tous membres d'origine de son supergroupe Viva La Musica.
De son vivant, Papa Wemba a également connu quelques scandales. En 2003, il est soupçonné d'être au coeur d'un trafic de visas masqué par ses tournées, permettant la venue illégale d'immigrés sur le territoire français. Interpellé puis placé en détention, il est condamné en novembre 2004 à trente mois de prison _ dont quatre mois fermes, effectués l'année de son interpellation – pour aide au séjour irrégulier de clandestins sous couvert de ses activités musicales, et au versement d'une amende de 10 000 euros.
Iggy Nko.