Homme de scène mais aussi homme de littérature, Patrick Chesnais sort, le 2 février 2023, un ouvrage intitulé Lettres d'excuses. Dans ces quelques 240 pages, publiées par L'archipel, le comédien dédie ses mots à ceux qu'il aime ou qu'il a aimé, à ses proches, ses amis, mais aussi à des institutions ou à des lieux de vie. De passage sur le plateau de l'émission Chez Jordan dans le cadre de la promotion de ce livre, l'auteur a été interrogé sur le pardon. Notamment sur le fait qu'il ait pu, ou non, pardonner à l'homme qui a tué son fils Ferdinand en 2006 dans un accident de la route.
A l'entrée de la bretelle du périphérique, il n'y avait pas de sens interdit
"Je ne me suis pas posé la question, a expliqué Patrick Chesnais, le 9 février 2023 sur C8. Sur le moment, non. Quand je l'ai croisé au bureau du juge d'instruction, au procès... il a essayé de venir vers moi mais j'étais très distant et fermé. La vie est ce qu'elle est. Pardonner... il n'a pas eu la volonté de nuire. Il avait trop bu et il conduisait. Il a fait fort, il a pris le périphérique en sens inverse. Ce qu'il faut quand même signaler c'est qu'à l'entrée de la bretelle du périphérique, il n'y avait pas de sens interdit. Quand je suis allé voir les flics le lendemain, ils sont allés en installer un avec des fils de fer."
Patrick Chesnais a bien pensé à se retourner contre la ville de Paris, mais la situation était déjà compliquée, et un procès était déjà en cours. Depuis la mort de Ferdinand, l'acteur a mis en place tout un tas de rituels pour rester en contact avec son fils. Il va tous les dimanche au cimetière, mais aussi tous les 13 du mois, et il lui apporte un sapin à Noël, des oeufs à Pâques, du muguet le 1er mai... En janvier 2011, l'époux de Josiane Stoléru avait mis ses maux en page en écrivant le Journal d'un père orphelin. Ce n'était pas la première fois qu'il évoquait ouvertement sa peine à ce sujet. "Au procès, je me souviens que la juge avait bien étudié le dossier, rappelle-t-il. Elle a pris le temps, elle m'a demandé si je voulais prendre la parole. J'ai parlé de mon fils, j'ai parlé de la responsabilité, ça m'a fait du bien..."