Qu'il doit être difficile pour la reine Mathilde de se trouver à l'autre bout du monde, arrivée mercredi à Hong Kong pour prendre part notamment à un important événement consacré au design, quand une terrible crainte concerne sa fille aînée...
Menacée d'enlèvement dans un courrier à teneur xénophobe, réceptionné et répercuté lundi par le quotidien La Dernière Heure, invectivant son père le roi Philippe, la princesse héritière Elisabeth de Belgique, âgée de 12 ans, a malgré tout repris le chemin de l'école. Sous une étroite surveillance policière, comme on a pu le constater dès mardi soir à la sortie du Sint-Jan Berchmanscollege, établissement public situé dans le quartier Marolles, à Bruxelles. D'autant qu'après La Dernière Heure lundi, c'était mardi au tour de RTL de recevoir un courrier identique, dont la police a également pris possession...
"Je vais enlever la princesse Elisabeth. Ce n'est pas une plaisanterie." La menace, laconique et ponctuant une lettre mêlant références satanistes et tendances néonazies, fait froid dans le dos et a été prise très au sérieux par les autorités. Dès qu'elles ont pris connaissance du contenu de la lettre et que la nouvelle a été rendue publique, un dispositif de sécurité spécial, mobilisant quatre véhicules de police, a été logiquement déployé aux abords du collège Saint-Jean Berchman au sein duquel la future reine de Belgique est scolarisée. En quittant l'établissement mardi soir dans les pas d'un garde du corps, la princesse Elisabeth, qui ne découvre pas vraiment dans les meilleures conditions le statut d'héritière du trône, avait toutefois le sourire. Celui d'une enfant comme une autre, heureuse de rentrer à la maison une fois les cours terminés.
Pour le roi Philippe et la reine Mathilde, parents de quatre enfants dont Elisabeth est l'aînée, la situation est sans nul doute très pénible. Néanmoins, le couple royal, en fonction depuis l'intronisation du nouveau souverain le 21 juillet dernier, fait front et n'a pas souhaité modifier son agenda officiel. Philippe et Mathilde honoraient comme prévu lundi, juste après avoir découvert les menaces, leur visite inaugurale au grand-duché de Luxembourg, accueillis à bras ouverts par le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria-Teresa dans ce contexte délicat. Puis la reine Mathilde s'est envolée pour Hong Kong et sa Design & Business Week où la Belgique est à l'honneur. Mercredi, Mathilde de Belgique ne laissait rien voir de ses inquiétudes, superbe et radieuse dans un ensemble vert à motif végétal, tandis qu'elle assistait à la révélation par la maison A.F. Vandevorst des bottes les plus chères du monde - d'une valeur de plus de 2,3 millions d'euros (prix imputable notamment aux quelque 38 883 diamants et 4,7 kilos d'or qui les garnissent), elles ont nécéssité près de 30 000 heures de travail mais ne sont disponibles qu'en 39.