Après la doyenne, l'héritière. Déjà ciblée par des menaces de mort, qui ont visé à répétition la reine Fabiola (85 ans), la famille royale de Belgique craint désormais pour son héritière, la princesse Elisabeth.
Âgée de 12 ans et propulsée vers son destin de reine par l'intronisation en juillet dernier de son père, l'aînée des quatre enfants du roi Philippe de Belgique et de la reine Mathilde, qui effectuaient lundi leur visite inaugurale au Luxembourg, a été nommément prise pour cible dans un courrier parvenu lundi 2 décembre 2013 au quotidien La Dernière Heure (qui était également le destinataire des précédentes menaces). "Je vais enlever la princesse Elisabeth. Ce n'est pas une plaisanterie", sont les derniers mots de cette lettre à forte teneur xénophobe adressée au souverain et rédigée en français et en allemand, comprenant par ailleurs moult références sataniques.
"C'est un courrier nauséabond, aux relents racistes et néonazis qui nous est parvenu hier matin [lundi] au siège de notre rédaction, a partagé dans ses colonnes et ses pages Internet La Dernière Heure. Dans une lettre adressée au roi Philippe, un inconnu déverse toute sa haine envers les étrangers qu'il rend responsables de la situation économique difficile que traverse notre pays. En allemand et en français, il y raconte son dégoût en des termes que nous préférons ne pas reproduire dans cet article. Maghrébins, Turcs et musulmans sont visés par sa missive. Un amalgame douteux qu'il effectue en stigmatisant ces populations étrangères qu'il rend responsables d'un coût à charge de la société qu'il estime à 30 milliards d'euros."
Le quotidien belge, qui remarque que le courrier en question était timbré mais "cependant pas oblitéré, ne permettant pas d'identifier le lieu où elle a été postée", poursuit son compte-rendu : "Outre ces attaques contre les populations étrangères et sur la religion islamique, l'objet du courrier qui nous est parvenu a été jugé plus qu'inquiétant par les services de police. 'Je vais enlever la princesse Elisabeth. Ce n'est pas une plaisanterie', conclut-il."
La police a aussitôt pris le relais, lançant son enquête sur l'auteur de la missive, et déployant un "dispositif policier devant l'école de la petite princesse" (le Sint-Jan Berchmanscollege du quartier Marolles, à Bruxelles).
Au lendemain de l'irruption de ce courrier dans la vie du royaume belge et de l'enquête ouverte par le parquet de Bruxelles, les enquêteurs, qui étudient différentes pistes, "se montrent peu loquaces, se limitant à confirmer que la princesse Elisabeth a été placée sous surveillance policière", observait mardi La Dernière Heure. La lettre, seule pièce à conviction, est entre les mains des experts scientifiques, tandis que quatre véhicules de police surveillent l'école de la princesse Elisabeth.
À 12 ans seulement, et alors que son implication sur la scène publique est restée mineure jusque-là, c'est déjà l'épreuve du feu pour la princesse Elisabeth, qui commence son apprentissage du "métier" d'héritière au trône dans des circonstances difficiles...